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Au côté de Poutine, Macron martèle son souhait de «dialogue» et de «confiance» avec la Russie

Au fort de Brégançon, le président français a réaffirmé sa volonté de refonder les relations franco-russes sur de nouvelles bases et sur le dialogue. Mais cette relation passerait par une «Europe» dont il faudrait aussi réinventer la «souveraineté».

Lors de sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine au fort de Brégançon ce 19 août, Emmanuel Macron a déroulé son projet de refondation des relations internationales, en posant le primat de l'Union européenne (UE). «Nous avons à réinventer une architecture de sécurité et de confiance entre l'Union européenne et la Russie», a-t-il affirmé, proposant, sans plus de précision, de «nouvelles formes de relations et d'actions utiles».

Nous avons à réinventer une architecture de sécurité et de confiance entre l'UE et la Russie

Ce faisant, le président français a repris une position déjà exprimée par le passé, notamment lors de la réunion du G20 à Osaka fin juin 2019 mais aussi lors d'une interview accordée à la chaîne suisse RTS. Emmanuel Macron avait alors martelé son désir de dialogue avec la Russie, malgré les divergences, selon lui, sur plusieurs dossiers. «Je crois à [une] Russie européenne», a déclaré le dirigeant français, reprenant là aussi un thème souvent abordé : «Je crois à une souveraineté européenne, c'est-à-dire à une Europe plus forte et qui donc doit se réinventer dans ce dialogue.»

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Le «dialogue» pour «ré-arrimer» la Russie à l'Europe ?

Pour autant, Emmanuel Macron n'a pas précisé les modialités de ce dialogue, déjà annoncé lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg en mai 2018. Avec la même rhétorique optimiste, mais restant dans les généralités, le président de la République avait assuré son homologue russe que la France serait un «partenaire fiable». Là aussi, Emmanuel Macron avait présenté la France comme un partenaire sur les dossiers internationaux, en dépit des nombreuses divergences.

Ré-arrimer la Russie à l'Europe

Mais cette rencontre au fort de Brégançon marque peut-être un nouveau tournant – au moins au niveau rhétorique – dans la relation franco-russe sous la houlette d'Emmanuel Macron. Beaucoup moins critique à l'égard de l'action de la Russie dans le monde, le chef d'Etat français a notamment fait état de son inquiétude de voir la Russie basculer géopolitiquement dans la sphère asiatique. «Est-ce que ce serait notre intérêt à nous ?», s'est interrogé Emmanuel Macron. «Même lorsqu'on a des désaccords [...] [il faut] essayer de se ramener à des positions communes et [...] tout faire pour [...] ré-arrimer la Russie à l'Europe». Et le président français de rappeler que, selon lui, c'était le sens du maintien, en juin 2019, soutenu par la France, de la Russie au sein du Conseil de l'Europe. «Une nouvelle géopolitique», a encore invoqué le président français.

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