Malgré les «désaccords», Emmanuel Macron prône un dialogue entre l'Europe et la Russie
Le 11 juin, à l'occasion d'une interview à la télévision publique suisse RTS, le président français a plaidé pour une coopération étroite entre l'Europe et la Russie malgré les divergences de point de vue sur l'Otan ou encore la Crimée.
Emmanuel Macron est revenu le 11 juin sur les relations tumultueuses entre l’Europe et la Russie au cours d’une interview accordée à la télévision publique suisse RTS. Pour le chef de l’Etat, «l’Europe doit dialoguer avec la Russie» laquelle doit, selon lui, «faire des efforts».
L'Europe [...] ne doit pas exclusivement passer par l'OTAN
«L'Europe, dans cet ordre multilatéral que je défends, a besoin de rebâtir une nouvelle grammaire de confiance et de sécurité avec la Russie, et ne doit pas exclusivement passer par l'OTAN», a estimé le président de la République. «Il y a eu un geste militaire, on ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé», a-t-il cependant nuancé en référence à la Crimée, péninsule rattachée en mars 2014 à la Russie à l'issue d'un référendum. «La France ne reconnaîtra pas l'annexion de la Crimée», déclarait encore en juin 2018 le président français.
Nous avons des désaccords mais on travaille ensemble
En outre, selon Emmanuel Macron, «sans avancée claire et tangible sur le processus de Minsk» – les accords censés de mettre un terme aux combats dans l’est de l’Ukraine – la reconstitution d’un G8 intégrant la Russie, demeure hypothétique. «Mais il doit y avoir une discussion stratégique. C'est pour cela que cette semaine, j'aurai à nouveau une longue discussion, nourrie, avec Vladimir Poutine, à la fois en tant que président de la France et du G7», a-t-il annoncé. Pour autant, l’Elysée, sollicitée par la suite par l’agence russe RIA Novosti, a précisé qu'aucune rencontre entre les chefs d'Etat français et russe n'était prévue cette semaine.
«Nous avons des désaccords mais on travaille ensemble», a par ailleurs assuré le président français en mettant notamment en exergue la coopération entre Moscou et Paris afin de trouver une issue politique au conflit syrien.
Enfin, laisser la Russie se tourner vers la Chine serait une erreur, selon le chef d'Etat français, alors que Vladimir Poutine et son homologue Chinois Xi Jinping ont récemment affiché leur volonté de donner une nouvelle impulsion à leurs relations économiques.