Hong Kong : les manifestations continuent, tous les vols ont été suspendus (IMAGES)
- Avec AFP
L'aéroport de Hong Kong a suspendu, le 13 août, toutes les procédures d'enregistrement du fait des manifestations. La veille, le chef de l'exécutif local avait dénoncé un risque de précipiter le territoire vers «un chemin sans retour».
Au cinquième jour d'une mobilisation sans précédent dans l'aéroport d'Hong Kong, le huitième mondial, les contestataires sont montés d'un cran en obstruant les allées et passages conduisant aux zones d'embarquement des deux terminaux. Les autorités aéroportuaires ont alors été contraintes d'annuler tous les départs ce 13 août. La veille, l'aéroport avait déjà pris la décision rarissime d'annuler ses vols.
«Les opérations aux terminaux de l'aéroport international de Hong Kong ont été sérieusement perturbées en raison d'un rassemblement public», ont déclaré les autorités aéroportuaires dans un communiqué, annonçant la suspension des procédures d'enregistrement dans l'après-midi.
L'aéroport de #HongKong occupé depuis vendredi, devient aujourd'hui le point de RDV des manifestants pour protester contre les #ViolencesPolicieres qui ont eu lieu hier et qui ont fait une éborgné.#HongKongProtests#GiletsJaunes#antiELABpic.twitter.com/Ez2b4LFXY7
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) August 12, 2019
De son côté, la Chine a adressé sa mise en garde la plus menaçante depuis le début de la mobilisation en juin, à travers des vidéos diffusées par ses médias publics (le Quotidien du peuple et le Global Times) censées présenter des blindés de transport de troupes se dirigeant vers Shenzhen, métropole aux portes de Hong Kong.
The People’s Armed Police have been assembling in Shenzhen, a city bordering Hong Kong, in advance of apparent large-scale exercises, videos obtained by the Global Times have shown. https://t.co/3KgaXeHw3Cpic.twitter.com/YXAORMay0W
— Global Times (@globaltimesnews) August 12, 2019
A large number of #armoredvehicles of Chinese People's #ArmedPolice Force went to #Shenzhen. pic.twitter.com/1h63bAzFGF
— China Plus News (@ChinaPlusNews) August 12, 2019
Carrie Lam, chef de l'exécutif hongkongais (pro-Pékin) a mis en garde à nouveau contre les conséquences pour la région semi-autonome, une des capitales mondiales de la finance. «La violence, que ce soit son utilisation ou son apologie, poussera Hong Kong sur un chemin sans retour et plongera la société hongkongaise vers une situation très inquiétante et dangereuse», a-t-elle prévenu lors d'une conférence de presse.
La zone internationale bloquée
L'aéroport est depuis quelques jours au centre de toutes les attentions en raison d'un sit-in qui a débuté le 9 août, une façon pour les manifestants de sensibiliser les voyageurs étrangers à leur mouvement. Cette action a cependant pris un tour nouveau, le 12 août, en raison de l'inflation du nombre de participants, plus de 5 000 selon l'AFP, et du fait que certains d'entre eux se soient aventurés dans le hall des départs, alors qu'ils se tenaient jusqu'alors dans le hall des arrivées, pour ne pas perturber l'activité de ce hub.
Le 13 août au matin, le trafic avait repris progressivement à l'aube, mais la situation s'est rapidement dégradée dans l'après-midi quand des milliers de manifestants sont revenus, pour l'immense majorité vêtus de noir, couleur emblématique du mouvement.
Can you hear the people sing? ICYMI protestors at #HongKong airport singing Les Mis. #China banned track from streaming services in #PRC! #HongKongProtestspic.twitter.com/j6V5anjqMz
— Jon Williams (@WilliamsJon) August 12, 2019
Des manifestants ont décidé ce même jour de poursuivre le blocage de l'aéroport qui draîne 74 millions de passagers par an.
Protesters just voted to block departures at Hong Kong airport. #HongKongProtests#HongKongProtesters#hongkong#HKprotestspic.twitter.com/eJv3bOFpZN
— Danny Bull (@dannyabull) August 13, 2019
Les manifestants ont notamment utilisé des chariots à bagages pour bloquer l'accès d'un ascenseur et d'un escalator descendant à la zone des contrôles de sécurité.
Œil pour œil
Des manifestants avaient à nouveau placardé des affiches ou tagué des graffitis proclamant «Œil pour œil». Le slogan a été adopté par les manifestants en référence à une femme qui a été grièvement blessée au visage dans des échauffourées. Les protestataires soutiennent qu'elle a été touchée par un projectile tiré par la police, ce qui témoigne selon eux d'un usage démesuré de la force par les autorités.
Passengers stranded at Hong Kong airport after their flights are cancelled. #HongKongProtests#HongKongProtesters#hongkong#HKprotestspic.twitter.com/qBGddNoiqu
— Danny Bull (@dannyabull) August 13, 2019
De leurs côtés, des médias publics chinois ont qualifié les manifestants de «gangsters», affirmant qu'ils ne seraient jamais en paix, et faisant planer le spectre d'une intervention des forces de sécurité. Selon le média Global Times, émanation presque directe du Parti communiste chinois, les manifestants seraient armés de fusils à air comprimé, de frondes et d'armes par destination comme des marteaux ou des briques.
Now they have guns. Air guns, slingshots, sticks, bricks, daggers and hammers were used by the so-called "unarmed" "peaceful" protesters to attack the police. They are stepping up their violence, using deadly weapons and attacking in an organized way. #Hongkong#香港pic.twitter.com/Vs7hJcuIhQ
— Global Times (@globaltimesnews) August 12, 2019
Les manifestants ont commencé à descendre dans la rue, il y a deux mois, pour protester contre un projet de loi hongkongais qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine, et qui est désormais suspendu. A présent, le mouvement a élargi ses revendications, exigeant des réformes de libéralisation politique, et dénonçant ce qu'ils considèrent être une emprise de plus en plus forte de Pékin sur l'ancienne colonie britannique.
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