Blanchemaison : le retrait américain du FNI entraîne une «instabilité entre les grands pôles»
L'ancien ambassadeur et expert en relations internationales revient pour RT France sur le retrait américain du traité FNI, qui est selon lui un «mauvais signal» dans une hypothétique course aux armements, et un moyen de faire pression sur Pékin.
Invité sur le plateau de RT France le 5 août, Claude Blanchemaison, expert en relations internationales et ancien ambassadeur de France, a livré son analyse du retrait désormais effectif des Etats-Unis du traité FNI (Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire). «C'est un mauvais signal [dans le contexte de la course aux armements]. Pendant toute une époque, les Etats-Unis et la Russie se sont efforcés de construire des accords de contrôle des armements, notamment nucléaires, c'est comme cela qu'ils ont mis fin à la guerre froide», a-t-il ainsi noté.
Mais, selon lui, la décision de Washington vise à faire pression sur Pékin, qui n'était jusqu'à présent pas partie prenante au traité : «Aujourd'hui la situation est un peu différente car il y a d'autres pays qui peuvent construire des armes de ce type. Lorsque le conseiller à la sécurité américain est allé voir Vladimir Poutine pour lui annoncer la mauvaise nouvelle au mois de mars dernier, il a fait état du fait que ce traité était entre deux Etats, qu'il datait d'il y a 32 ans, et que la Chine n'en faisait pas partie.»
Estimant que les Américains allaient probablement déployer des armes de portée intermédiaire en Asie pour protéger leurs alliés asiatiques, Claude Blanchemaison juge que le nouveau monde multipolaire fait désormais face à une «relative instabilité entre les grands pôles».