Poutine : malgré la suspension du traité FNI, la Russie continuera à en respecter les engagements
Soulignant la responsabilité de Washington dans la suspension du traité FNI, conséquence du retrait de Washington, Vladimir Poutine a fait savoir que Moscou respecterait ses engagements, tout en surveillant de près toute action des Etats-Unis.
Dans un communiqué publié le 5 août sur le site du Kremlin, Vladimir Poutine a clarifié la position de la Russie quelques jours après le retrait officiel des Etats-Unis du FNI (Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire). Le président russe a ainsi fait savoir que Moscou continuerait à honorer les engagements consentis, tout en promettant de rétorquer de manière réciproque à toute action des Etats-Unis.
«Nous ne renonçons pas à nos obligations unilatérales», a ainsi fait savoir Vladimir Poutine, tout en précisant déplorer la décision de Washington de quitter unilatéralement le traité de 1987, provoquant mécaniquement sa suspension.
«Selon nous, les actions des Etats-Unis qui ont conduit à la liquidation du Traité sur les missiles à portée intermédiaire entraîneront inévitablement une dévaluation, une déstabilisation de toute la structure sous-tendant la sécurité mondiale, y compris le Traité sur les armes stratégiques offensives et le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires», a analysé le président russe.
Dans cette perspective, Vladimir Poutine a demandé au ministère de la Défense et aux services de renseignement extérieurs de suivre «attentivement» toute action en provenance de Washington «dans la mise au point, la production et le déploiement de missiles à portée intermédiaire et à courte portée».
«Toutes nos actions seront uniquement réciproques et ne seront que des réponses», a résumé le dirigeant russe, illustrant : «La Russie sera contrainte de se mettre à la mise au point de missiles analogues [à ceux développés par les Etats-Unis].»
Le chef de l'Etat russe a ajouté s'engager à ne pas déployer ses systèmes avant que les Etats-Unis ne déploient les leurs.
«La Russie estime qu’il est nécessaire, sans tarder, de reprendre des négociations à part entière pour assurer la stabilité et la sécurité stratégiques. Nous y sommes prêts», a en outre affirmé Vladimir Poutine, appelant à un «dialogue sérieux» pour «éviter [le] chaos».