Italie : un nouveau navire avec 41 migrants à bord accoste à Lampedusa
- Avec AFP
Un voilier affrété par l'ONG Mediterranea a accosté de force le 6 juillet dans le port de l'île italienne de Lampedusa avec 41 migrants, finalement autorisés à débarquer. Matteo Salvini avait pourtant annoncé qu'il interdirait tout débarquement.
Une semaine après le Sea-Watch, un nouveau navire humanitaire, transportant 41 migrants, a accosté de force le 6 juillet dans le port italien de Lampedusa.
Sur le quai, d'importantes forces de police attendaient l'Alex, un voilier affrété par le collectif italien de gauche Mediterranea, qui a défié la décision de Matteo Salvini de fermer les ports aux navires des ONG, au risque de fortes amendes, selon les images de la télévision italienne.
Après deux jours passés en mer à bord du navire de 18 mètres, les migrants ont finalement été autorisés à débarquer, dans la nuit du 6 au 7 juillet, pour être conduits dans centre de regroupement.
Le voilier a été provisoirement saisi et seul son capitaine, Tommaso Stella, fait l'objet d'une enquête pour soupçon d'aide à l'immigration clandestine, selon l'agence italienne Agi.
«Je n'autorise aucun débarquement à ceux qui se moquent totalement des lois italiennes et aident les passeurs», avait déclaré plus tôt le chef de La Ligue dans un tweet. Après l'accostage du navire, Matteo Salvini avait qualifié les employés d'ONG de «chacals», jugeant que «dans un pays normal, il y aurait des arrestations immédiates et le bateau serait saisi».
⛔ Non autorizzo nessuno sbarco di chi se ne frega delle leggi italiane e aiuta gli scafisti.
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 6 juillet 2019
Io denunciato per sequestro di persona? Siamo al ridicolo. #Alexpic.twitter.com/V1KjccP6BF
Mediterranea avait exhorté les autorités à laisser débarquer migrants et membres d'équipage «épuisés», précisant que le navire avait navigué «vers le seul port de débarquement sûr possible».
«Les naufragés et l'équipage sont épuisés... Les personnes que nous avons secourues doivent recevoir des soins... Ceci est une situation surréaliste et prolonger l'attente est une cruauté inutile», avait tweeté Mediterranea, alertant sur des «conditions d'hygiène intolérables à bord».
Debido a la intolerable situación higiénico-sanitaria a bordo, el #ALEX ha declarado el "estado de necesidad" y está navegando hacia el puerto de #Lampedusa, el único puerto posible y seguro para el desembarque. #Mediterranea
— Mediterranea Saving Humans (@RescueMed) 6 juillet 2019
La semaine dernière, les autorités italiennes avaient saisi à Lampedusa un navire d'une ONG allemande, le Sea-Watch 3, et arrêté sa capitaine, Carola Rackete, qui avait accosté de force dans la nuit du 28 au 29 juin pour débarquer 40 migrants secourus en mer et bloqués à bord depuis plus de deux semaines. Ceux-ci avaient pu débarquer le 29 juin à l'aube.
Une juge italienne avait par la suite invalidé le 2 juillet l'arrestation de la capitaine allemande, au motif qu'elle avait agi pour sauver des vies. Toutefois, Carola Rackete est toujours visée par deux enquêtes, pour résistance à un officier et pour aide à l'immigration clandestine. L'Alex a été rejoint samedi par un navire de l'ONG allemande Sea-Eye, l'Alan Kurdi (du nom du petit Syrien retrouvé noyé en Turquie en 2015), transportant 65 migrants, qui se trouve dans les eaux internationales au large de Lampedusa.