Au moins 40 migrants morts dans un raid aérien en Libye, la France et l'ONU condamnent l'attaque
- Avec AFP
La France a condamné le raid aérien qui a fait plus de 40 morts dans un centre de détention de migrants en Libye. Au moins 130 migrants ont également été blessés dans l'attaque, selon un bilan préliminaire.
Une frappe a fait plus de 40 morts et 140 blessés graves au centre pour migrants de Tajoura en Libye dans la nuit du 2 au 3 juillet. Le centre de détention abritait environ 600 migrants, en majorité érythréens et soudanais, et deux de ses cinq hangars ont été touchés et fortement endommagés, selon le responsable du centre Noureddine al-Grifi.
Sur le sol du hangar numéro 3, des restes humains, couvertures maculées de sang, débris et morceaux tordus de la structure métallique du bâtiment entourent un cratère de trois mètres de diamètre.
Le gouvernement d'union nationale de Tripoli a accusé le «criminel de guerre Khalifa Haftar» d'avoir conduit cette frappe aérienne.
Les troupes du général Haftar ont pour leur part renvoyé la responsabilité de l'attaque aux milices associées à Tripoli, précisant qu'il s'agissait d'une réplique à une frappe aérienne de l'armée nationale libyenne visant un camp militaire.
En France, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a fait savoir que Paris condamnait aussi l'attaque : «À la suite de ce drame, la France appelle à nouveau les parties à une désescalade immédiate et à la cessation des combats.»
L'Union européenne a condamné un «horrible attentat» : «L'Union européenne s'associe à l'appel lancé à l'ONU pour qu'elle mène immédiatement une enquête sur les auteurs de cet horrible attentat», a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué. Et de souligner : «L'attaque choquante et tragique d'un centre de détention à Tripoli nous rappelle le coût humain du conflit en Libye ainsi que la situation désastreuse et vulnérable des migrants pris dans la spirale de la violence dans ce pays [...] La violence contre les civils, y compris les réfugiés et les migrants, est tout à fait inacceptable et nous la déplorons dans les termes les plus vifs.»
Selon cette même source, la frappe «démontre une fois de plus la nécessité d'un cessez-le-feu dans le conflit libyen.»
L'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a également condamné la frappe et déclaré : «Cet attentat pourrait clairement constituer un crime de guerre, frappant des innocents […] contraints d'échouer dans cet abri par des conditions de vie épouvantables.» Ce dernier a ajouté que «ce carnage ignoble et sanglant» est «une conséquence des plus horribles et tragiques [de] l'absurdité de cette guerre.»