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Tensions entre l'Iran et les Etats-Unis dans le Golfe d'Oman (EN CONTINU)

Alors que l'Iran a abattu un drone de la Marine américaine et que le président des Etats-Unis aurait ordonné des frappes de rétorsion sur des cibles stratégiques iraniennes avant de se rétracter, la situation dans le golfe d'Oman demeure instable.

Mardi 25 juin

Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif a accusé dans un tweet le conseiller à la Sécurité nationale américain John Bolton de fomenter une guerre contre l'Iran.

«Voulez-vous savoir pourquoi ceux-là même qui ont prouvé qu'ils détestaient la diplomatie montrent un intérêt soudain pour des pourparlers ?», a-t-il ironisé. A l'appui de son accusation, le chef de la diplomatie iranienne cite un article de John Bolton lui-même, paru dans la National Review en août 2018, intitulé «Comment sortir de l'accord sur le nucléaire iranien».

John Bolton y donne une marche à suivre méthodique, où l'activité diplomatique – vue comme devant être discrète – n'est considérée que comme un moyen parmi d'autres de disqualifier les accords de 2015 (Joint Comprehensive Plan of Action en anglais ou JCPOA). «L'Iran ne sera pas enclin à de nouvelles négociations une fois le JCPOA abrogé, mais l'administration [américaine] devra, d'un point de vue rhétorique laisser cette possibilité ouverte», préconisait-il alors.

Et Javad Zarif de conclure : «L'Iran n'a jamais quitté la table des négociations. L'équipe B [L'équipe de John Bolton] en a sorti les Etats-Unis tout en préparant la guerre contre nous.»

Toujours prompt à changer de ton, Donald Trump a posté une série de tweets incendiaires ce 25 juin, contre l'Iran dont il a fustigé l'«ignorance».

«Toute attaque sur quoi que ce soit d'américain sera contré par une force considérable. Dans certains cas "considérable" veut dire anéantissement», a-t-il menacé.

«Malheureusement, la [seule] chose que [Téhéran] comprenne, c'est la force et la puissance. Et les Etats-Unis sont de loin la force militaire la plus puissante dans le monde, avec 1,5 millier de millions de dollars investis dans les deux dernières années», s'est-il vanté. 

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a mis en garde l'Iran contre une violation de l'accord sur le nucléaire de 2015. Le chef de la diplomatie française a évoqué «une grave erreur» et «une mauvaise réponse à la pression exercée par les Etats-Unis» contre Téhéran. «La diplomatie française, allemande et britannique sont entièrement mobilisées pour faire comprendre à l'Iran que ce ne serait pas son intérêt», a-t-il souligné à l'Assemblée nationale.

La veille, le Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé «au dialogue» et à des mesures pour mettre fin aux tensions dans le Golfe, dans une déclaration unanime approuvée par ses 15 membres.

La Russie a dénoncé ce 25 juin comme «imprudentes» et «déstabilisatrices» les nouvelles sanctions américaines à l'encontre de l'Iran, accusant Washington de chercher à couper les voies de négociation sur le programme nucléaire iranien.

«Les autorités américaines devraient se demander où mène leur politique imprudente envers l'Iran. Elle implique non seulement la déstabilisation du Proche et du Moyen Orient mais sape également tout le système de sécurité international», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l'AFP.

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D'après l'agence iranienne semi-officielle Fars qui cite le secrétaire du Conseil suprême de la Sécurité nationale Ali Shamkhani, l'Iran va s'affranchir de deux autres engagements pris dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, dont Donald Trump est sorti unlatéralement en mai 2018.

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Le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt a fait savoir qu'il était peu probable que son pays se joigne aux Etats-Unis en cas de conflit avec l'Iran.

«Les Etats-Unis sont notre plus proche allié, nous leur parlons tout le temps, nous prenons en considération chacune de leurs requêtes, mais nous ne pouvons envisager [...] une quelconque initiative conduisant à la guerre», a-t-il argumenté très diplomatiquement, cité par Reuters.

Le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, a affirmé que le drone américain abattu par l'Iran l'avait été dans l'espace aérien iranien et non pas dans l'espace aérien international comme l'assurait Washington.

«Je dispose d'informations du ministère russe de la Défense, selon lesquelles ce drone se trouvait dans l'espace aérien iranien», a déclaré Nikolaï Patrouchev, cité par l'agence de presse russe Interfax, à des journalistes à Jérusalem.

Un drone américain a été détruit le 20 juin dernier par un missile iranien, dans l'espace aérien iranien selon Téhéran, mais dans l'espace international selon Washington.

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D'après Reuters, qui cite l'agence russe RIA, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé que la crise entre Washington et Téhéran évoluait vers un scénario dangereux.

Le conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton a dénoncé le silence selon lui «assourdissant» de l'Iran alors que le président Donald Trump garde, toujours d'après lui, la porte ouverte au dialogue avec Téhéran.

La Chine a appelé les Etats-Unis et l'Iran à «garder leur sang-froid et leur retenue», au lendemain de l'annonce de nouvelles sanctions américaines contre Téhéran, qui accuse Washington d'avoir «coupé la voie de la diplomatie».

«Nous pensons que persister à appliquer une pression maximale [contre l'Iran] n'aide pas à résoudre le problème», a jughé lors d'une conférence de presse régulière Geng Shuang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Le président iranien Hassan Rohani a accusé ce 25 juin les Etats-Unis de mentir lorsqu'ils disent vouloir négocier avec Téhéran, après l'annonce de sanctions américaines contre le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.

«En même temps que vous appelez à des négociations, vous cherchez à sanctionner le ministre des Affaires étrangères! Il est évident que vous mentez», a déclaré Hassan Rohani, dont les propos, tenus à l'occasion d'un colloque médical à Téhéran, ont été transmis en direct par la télévision d'Etat. «Vous auriez au moins pu attendre un peu pour que le monde voie si vous dites la vérité ou si vous mentez», a ajouté le président iranien sur un mode ironique, cité par l'AFP.

Presque au même moment, le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton affirmait à Jérusalem que la porte restait ouverte à de «véritables négociations» avec Téhéran.

Le président iranien Hassan Rouhani a ironisé sur son homologue américain Donald Trump, estimant que la Maison Blanche était «atteinte de handicap mental».

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé dans une déclaration approuvée par ses 15 membres «au dialogue» et à des mesures pour mettre fin aux tensions dans le Golfe, où les attaques contre des pétroliers sont «condamnées».

Une tentative des Etats-Unis d'inclure dans le texte une mention sur la responsabilité d'un «acteur étatique» dans les récentes attaques contre des pétroliers a été refusée par la Russie, selon une source diplomatique citée par l'AFP.

Lundi 24 juin

Donald Trump a signé un décret imposant, selon lui, des sanctions «dures» visant notamment le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. 

A cette occasion, le président américain a expliqué que ces nouvelles sanctions faisaient suite à «une série de comportements agressifs de la part du régime iranien au cours des semaines écoulées, dont la destruction d'un drone américain». «Nous continuerons à faire monter la pression sur Téhéran», a-t-il prévenu depuis le Bureau ovale, assurant que les sanctions pourraient rester en place pendant «des années».

«Les sanctions contenues dans ce décret empêcheront le Guide suprême, son équipe et d'autres qui lui sont étroitement liés d'avoir accès à des ressources financières essentielles», a-t-il par ailleurs précisé. 

Pour les autorités iraniennes, «l''armée américaine n'a rien à faire dans le Golfe». 

Dimanche 23 juin

En visite au Koweït, Brian Hook, émissaire américain pour l'Iran, a exhorté, au cours d'une conférence de presse, «tous les pays à convaincre l'Iran de désamorcer la tension», ajoutant que les Etats-Unis n'avaient «aucun intérêt à une confrontation militaire avec l'Iran». Il a également expliqué le renforcement du dispositif militaire étatsunien dans la région par «des raisons purement défensives». 

Dans un message posté ce 23 juin sur Twitter, le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d'Iran, Mohammad Javad Zarif, a fait état d'une précédente «intrusion» d'un drone d'attaque «espion américain» dans l'espace aérien iranien le 26 mai dernier.

D'après les informations du ministre, l'engin en question était un «MQ9» (code du drone de surveillance et d'attaque américain Predator B). 

Selon une carte publiée par le chef de la diplomatie iranienne, l'appareil serait entré dans l'espace aérien iranien au large d'Assalouyeh, au-dessus des eaux territoriales de la République islamique, et en serait ressorti après avoir reçu un «avertissement» de l'Iran.

Les Emirats arabes unis ont exhorté au dialogue pour réduire les tensions croissantes dans le Golfe, en particulier entre les Etats-Unis et l'Iran, après la destruction par Téhéran d'un drone américain.

«Les tensions dans le Golfe ne peuvent être réglées que par des moyens politiques», a estimé sur Twitter le ministre d'Etat aux Affaires étrangères, Anwar Gargash.

Le président iranien Hassan Rohani a accusé les Etats-Unis d'attiser les tensions dans la région du Golfe, selon Reuters qui reprend l'agence iranienne Fars.

Téhéran maintient que le drone de l'armée américaine qui a été abattu le 20 juin avait violé l'espace aérien iranien. Washington dément cette version.

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Ce 23 juin, John Bolton, conseiller à la sécurité nationale du président américain, a appelé l'Iran à ne pas confondre «prudence» et «faiblesse», deux jours après l'annulation à la dernière minute par Donald Trump de frappes de représailles contre l'Iran.

«Ni l'Iran, ni aucun autre acteur hostile ne devrait confondre prudence et retenue de la part des États-Unis avec de la faiblesse», a-t-il déclaré, avant une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. 

Les Etats-Unis ont lancé cette semaine des cyberattaques, autorisées secrètement par Donald Trump, contre des systèmes de lancement de missiles et un réseau d'espionnage iraniens, après la destruction par Téhéran d'un drone américain, selon Yahoo News et le Washington Post cités par l'AFP.

Selon le Washington Post, une des cyberattaques a visé des ordinateurs servant à contrôler des lancements de missiles et de fusées. Selon Yahoo News, l'autre attaque informatique a frappé un réseau d'espionnage chargé de surveiller les passages de navires dans le détroit d'Ormuz.

D'après le Washington Post, ces cyberattaques, planifiées depuis plusieurs semaines, avaient été initialement proposées par les militaires américains comme riposte contre les attaques menées mi-juin contre des pétroliers dans le détroit d'Ormuz. Washington accuse l'Iran de ces attaques, alors que Téhéran nie toute implication.

Le président américain Donald Trump a promis pour le 24 juin de nouvelles sanctions contre l'Iran. «Nous mettons en place des sanctions supplémentaires majeures contre l'Iran lundi», a en effet tweeté le président américain.

Samedi 22 juin

Dans un tweet, le président des Etats-Unis a annoncé imposer de nouvelles sanctions «majeures» à l'Iran dès le 24 juin. 

S'adressant à la presse dans les jardins de la Maison Blanche, Donald Trump a envoyé un message aux Iraniens. «Nous n'allons pas laisser l'Iran se doter de l'arme nucléaire et quand ils auront accepté cela, ils auront un pays riche, ils seront tellement heureux et je serai leur meilleur ami. J'espère que ça va arriver», a-t-il déclaré alors que les tensions avec Téhéran ne cessent de s'exacerber.

Selon Reuters, Donald Trump a également annoncé qu'une action militaire contre l'Iran était toujours sur la table, tout en promettant d'imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran.

Selon un communiqué du ministère britannique des Affaires étrangères, le ministre d'Etat chargé du Moyen-Orient Andrew Murrison devrait se rendre en Iran, le 23 juin, pour discuter avec de hauts responsables iraniens des tensions croissantes dans le Golfe. Il va demander «une désescalade urgente» et exprimer la préoccupation de Londres devant «le rôle joué par Téhéran dans la région et sa menace de cesser de respecter l'accord sur le nucléaire auquel le Royaume-uni reste pleinement attaché».

L'armée iranienne a averti les Etats-Unis que la moindre attaque contre son territoire aurait, selon elle, des conséquences dévastatrices pour les intérêts américains dans la région.

«Tirer une balle en direction de l'Iran mettra le feu aux intérêts de l'Amérique et de ses alliés [dans la région]», a déclaré le général de brigade Abolfazl Shekarchi, porte-parole de l'état-major conjoint des forces armées iraniennes dans un entretien à l'agence Tasnim. «L'Amérique, ses intérêts et ceux de ses alliés seront consumés par ce feu», a assuré le général Abolfazl Shekarchi, pour qui le «but de l'ennemi», en particulier Israël, «est de désarmer l'Iran».

«Aujourd'hui, la situation régionale est à l'avantage de l'Iran», a ajouté l'officier.

Vendredi 21 juin

Le président des Etats-Unis Donald Trump a évoqué la «menace» iranienne avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, selon la Maison Blanche qui a déclaré dans un communiqué : «Les deux dirigeants ont discuté du rôle crucial de l'Arabie saoudite dans la garantie de la stabilité au Moyen-Orient et sur le marché mondial du pétrole. Ils ont aussi discuté de la menace représentée par le comportement du régime iranien, qui cherche l'escalade».

Les Etats-Unis ont demandé une réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur «sur les derniers développements liés à l'Iran et les récents incidents concernant des pétroliers» le 24 juin, selon des sources diplomatiques citées par l'AFP.

L'Iran a démenti l'information selon laquelle le président américain aurait fait passer, via Oman, un message d'avertissement à propos d'une attaque américaine imminente, contredisant les déclarations de Donald Trump.

«L'Amérique n'a envoyé aucun message par l'intermédiaire d'Oman pour l'Iran», a déclaré Keyvan Khosravi, porte-parole du Conseil suprême de la sécurité nationale, cité par la télévision d'Etat, ajoutant qu'il n'y avait «rien de vrai là-dedans».

Dans une série de tweets, le président américain Donald Trump a expliqué avoir annulé les frappes qui devaient viser trois sites en Iran «10 minutes» avant l'horaire prévu, affirmant avoir été informé qu'elles feraient «150 morts» et jugeant que cela était disproportionné par rapport à l'attaque contre un drone de l'US Navy.

Le chef d'Etat a ajouté ne «pas être pressé» de répondre militairement à l'Iran, précisant avoir émis de nouvelles sanctions contre Téhéran dans la nuit. 

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La compagnie aérienne allemande Lufthansa ne survolera plus, jusqu'à nouvel ordre, le détroit d'Ormuz, situé dans la zone où l'Iran a abattu un drone militaire américain, a-t-elle annoncé ce 21 juin. «Nous avons décidé [le 20 juin] de contourner le détroit d’Ormuz dans le Golfe», a indiqué un porte-parole de Lufthansa à l'AFP. 

La zone évitée par les avions de Lufthansa a été élargie et comprend désormais une partie de la côte longeant l’Iran selon la même source. La compagnie allemande a expliqué suivre les recommandations de l'agence américaine de régulation de l'aviation civile (FAA) et l'interdiction prononcée par Washington, dans la soirée du 20 juin, aux compagnies aériennes américaines de survoler l'espace aérien contrôlé par Téhéran au-dessus du Golfe et du Golfe d'Oman.

La compagnie aérienne Emirates, basée à Dubai, a annoncé ce 21 juin qu'elle modifiait les plans de vols de ses appareils afin d'éviter «les zones de conflit possibles». «En raison de la situation actuelle, Emirates a pris des mesures de précaution, notamment en évitant les zones possibles de conflit», a précisé un porte-parole de la compagnie à l'AFP.

Le survol du tanker japonais Kokuka Courageous par un «objet volant», peu avant une explosion contre sa coque le 13 juin en mer d'Oman, pourrait s'expliquer par l'emploi par ses agresseurs d'un drone de reconnaissance, ont indiqué des experts repris par l'AFP.

Selon le propriétaire du navire, Yutaka Katada, PDG de la société Kokuka Sangyo, l'équipage composé de marins japonais et philippins assure avoir repéré un «objet volant» non identifié qui a fait un passage autour du bateau, puis est revenu trois heures plus tard, au moment où une explosion s'est produite.

«Quand on regarde les traces de l’explosion, ce n’est pas le choc d’un objet qui aurait percuté le bateau [...] C’est bien la trace d’une mine-ventouse, notamment celle qui n'a pas explosé. C’est une chose qui a explosé parce qu’elle était posée contre la coque [...] L'équipage a parlé d'un drone [...]. Sans doute un engin envoyé en reconnaissance», affirme le vice-amiral à la retraite Jean-Louis Vichot, ancien directeur du centre d'enseignement supérieur de la Marine française

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L'envoyé spécial des États-Unis pour l'Iran, Brian Hook, en visite en Arabie saoudite, pays allié des Etats-Unis et grand rival de Téhéran, a accusé l'Iran d'être «responsable de l'aggravation des tensions dans la région» car les iraniens continuaient de «rejeter [leurs] ouvertures diplomatiques».

S'adressant à la presse, sur la base aérienne d'Al-Kharj, à une centaine de kilomètres au sud de Ryad, Brian Hook a rappelé que «le président Trump et le secrétaire d’État Pompeo [avaient] fait savoir clairement [que nous étions] ouverts au dialogue», mais que Téhéran avait «répondu en repoussant la main tendue diplomatiquement par le Premier ministre [japonais, Shinzo Abe] puis en attaquant un navire japonais». Au moment de l'attaque, Shinzo Abe se trouvait en Iran pour essayer de détendre les relations perso-américaines.

«Notre diplomatie ne donne pas à l'Iran le droit de répondre par la force militaire», a conclu le diplomate américain.

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Le général Amirali Hajizadeh, commandant en chef de la branche aérospatiale des Gardiens de la Révolution, a également expliqué avoir «envoyé des avertissements [...] à deux reprises», aux américains avant d'abattre l'appareil.

«Malheureusement, étant donné qu'ils n'ont pas répondu et que pour une dernière fois, un appel a été lancé par l'armée de la République islamique à 03H55 (23H25 GMT) et vu qu'ils n'ont pas cessé de s'approcher et n'ont pas dévié de leur trajectoire, à 04H05 (23H35 GMT), on a été obligé de l'abattre», a remarqué Amirali Hajizadeh à la télévision d'Etat.

Il a également rappelé que «la sécurité nationale [était la] ligne rouge», ajoutant ne pas permettre que le pays «devienne l'arène des pays étrangers à la région et de l'ennemi».

La télévision d'Etat a diffusé un extrait d'une vidéo présenté comme étant l'interception du drone par un missile «3-Khordad», mais son authenticité ne pouvait être immédiatement prouvée. La vidéo, diffusée initialement sur un canal Telegram iranien, a été présentée par des médias locaux comme ayant été fournie par les Gardiens, mais ceux-ci ne l'ont pas diffusée sur leur site d'information officiel.

Les images montrent un missile tiré à partir d'une batterie mobile dans la nuit. Après une coupe, on voit une explosion et une boule de feu descendre à la verticale dans un ciel noir.

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La télévision d'Etat iranienne a révélé, ce 21 juin, des images de ce qu'elle présente comme étant les débris du drone américain abattu la veille par la République islamique. La chaîne IRIB 1 a diffusé une courte séquence avec un journaliste interrogeant le général Amirali Hajizadeh, commandant en chef de la branche aérospatiale des Gardiens de la Révolution, devant des débris alignés par terre ou sur des présentoirs.

«Nous avons averti le drone à de multiples reprises, mais malheureusement, personne n'a répondu», a affirmé le général, ajoutant que «les débris flottaient» et qu'ils les avaient «récupérés à la surface dans [leurs] eaux territoriales».

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Les compagnies aériennes KLM, Qantas, Singapore Airlines et Malaysia Airlines ont décidé d'éviter le détroit d'Ormuz, situé dans la zone où l'Iran a abattu un drone militaire américain, ont fait savoir les compagnies ce 21 juin.

«L'incident avec le drone est une raison pour ne pas survoler le détroit d'Ormuz pour le moment. Ceci est une mesure de précaution», a déclaré dans un communiqué la compagnie néerlandaise KLM, ajoutant que la sécurité était sa «priorité absolue».

Malaysia Airlines a également indiqué éviter la zone. «La sécurité est d'une importance capitale pour Malaysia Airlines», a-t-elle expliqué.

Le transporteur aérien Qantas a lui aussi pris des mesures. «Nous sommes en train d'ajuster les trajets de vol au-dessus du Moyen-Orient pour éviter le détroit d'Ormuz et le golfe d'Oman jusqu'à nouvel ordre», a-t-elle expliqué à l'AFP.

«A cause des tensions en cours, certains de nos vols pourraient prendre des itinéraires un peu plus longs pour éviter le détroit d'Ormuz», a souligné de son côté un porte-parole de Singapore Airlines.