Theresa May ouvre la porte à un second référendum sur le Brexit
Après plusieurs rejets de ses accords de Brexit, le Premier ministre britannique met en avant des «compromis» pour tenter de rallier les députés à sa cause. Second référendum, union douanière temporaire : des solutions qui ne font pas l'unanimité.
Près de trois ans après le vote de 52% des Britanniques pour la sortie de leur pays de l'Union européenne, le flou demeure quant à la manière dont se déroulera effectivement le processus. Peinant à rallier les députés à son plan de Brexit, déjà rejeté à trois reprises, le Premier ministre Theresa May leur a ainsi présenté sa «dernière chance de trouver un moyen» de respecter la volonté exprimée par les citoyens lors du référendum de juin 2016.
Le Premier ministre, qui s'exprimait le 21 mai depuis les quartiers généraux de PricewaterhouseCoopers, a ainsi évoqué son nouveau plan qui sera présenté début juin aux députés. «Je le dis avec conviction à chaque député ou chaque parti : j'ai fait des compromis, maintenant je vous demande de faire des compris», a-t-elle lancé dans une ultime tentative de convaincre le parlement.
Second référendum, union douanière temporaire : May joue la carte des compromis
Parmi ces compromis visant à tenter de rallier les plus frileux sur la question, Theresa May a évoqué la possibilité, si le projet de loi est approuvé, de voter sur la tenue d'un second référendum. Cette solution, qui réduirait donc à néant l'expression démocratique de 52% des Britanniques qui avaient fait valoir leur position en 2016, avait été rejetée à la mi-mars par le parlement. Theresa May a en outre précisé que si les députés votaient en faveur de la tenue d'un nouveau référendum, ce dernier aurait lieu avant que l'accord de retrait puisse être ratifié.
Pour tenter de s'attirer la sympathie de l'opposition travailliste menée par Jeremy Corbyn, la dirigeante conservatrice a en outre assuré que les droits des travailleurs et les protections environnementales seraient garantis.
Le maintien dans une union douanière temporaire avec l'Union européenne (synonyme de politique douanière et commerciale communes) est également au programme dans le nouveau plan proposé par Theresa May. Mais cette option, prônée par Jeremy Corbyn, est rejetée par les partisans d'un Brexit dur.
La date maximale de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, initialement prévue pour le 29 mars, a été repoussée par deux fois en raison des rejets successifs des députés. Elle est désormais fixée au 31 octobre au plus tard... soit après les élections européennes. C'est donc en urgence que Londres a organisé le scrutin qui aura lieu le 23 mai.