Ambassade du Venezuela à Washington : l'évacuation des pro-Maduro exaspère les associations
Les militants pro-Maduro qui occupaient, depuis avril, l'ambassade du Venezuela dans la capitale américaine ont été mis dehors par la police. Les associations présentes sur place dénoncent une violation de la Convention de Vienne adoptée en 1961.
Les militants pro-Maduro, qui occupaient depuis la fin avril l’ambassade vénézuélienne à Washington, ont été délogés par la police américaine le 16 mai. Des clichés de l’arrestation, pris par la photographe indépendante Jeanette Cook, circulent sur son compte Instagram.
Imagen del arresto de los 4 activistas que aún quedaban en la Embajada de Vzla. en Washington. Habían sido advertidos de que serían arrestados si no abandonaban el edifico. @carlosvecchio@tarrebriceno siguieron todos los pasos de rigor para lograr esto. Photo credit: @jr2parispic.twitter.com/iiXTIHu4fR
— Pedro Mario Burelli (@pburelli) 16 mai 2019
Carlos Vecchio, représentant du chef de file de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaido, a commenté sur Twitter la «libération» de l’ambassade, rendue possible selon lui «grâce à la lutte de la diaspora vénézuélienne».
La liberación de nuestra embajada fue gracias a la lucha d diáspora Vzlna.Con sacrificio se mantuvo a las afuera contra todas las adversidades. Ejemplo d lucha. Gracias Matthew Burwick por convertirte en ese símbolo d lucha . Nos vemos en la embajada esta tarde. #todosalaembajada
— CARLOS VECCHIO (@carlosvecchio) 16 mai 2019
L'édifice de quatre étages, situé dans la capitale américaine, était jusqu'alors le théâtre d'un bras de fer entre les opposants vénézuéliens anti-Maduro et des groupes d'extrême gauche. La situation avait dégénéré en un casse-tête diplomatique mais aussi juridique. Le bâtiment avait été vidé de ses occupants, le président Nicolas Maduro ayant rappelé tout son personnel diplomatique le 23 janvier dernier.
Action illégale en droit international
«Ce que nous constatons aujourd'hui est la violation la plus importante de la Convention de Vienne [de 1961 sur les relations diplomatiques]. Le fait que le département d'Etat soit entré par effraction dans une mission diplomatique protégée pour arrêter des militants pacifistes à l'intérieur [de l'ambassade] aura des répercussions dans le monde entier», s'est alarmé l'organisation CodePink, principal groupe d'occupants, dans un communiqué publié le 16 mai, qualifiant l'opération d'«illégale».
BREAKING: At 9:30 in the morning, DC police officers illegally entered the Venezuelan embassy in Washington DC in the Georgetown neighborhood & arrested four activists lawfully living in the building since April 10 as guests of the legitimate VZLA govt.https://t.co/CT958y9RNM
— CODEPINK (@codepink) 16 mai 2019
«Le droit international ne signifie rien pour l'empire américain. C'est absolument criminel !», a également affirmé CodePink sur Twitter.
Bottom line: international law means NOTHING to the US empire. It is absolutely criminal!
— CODEPINK (@codepink) 17 mai 2019
L'objectif de l'occupation était d'éviter que «l'opposition vénézuélienne ne s'empare de l'édifice diplomatique appartenant au gouvernement élu».
The Trump administration wants to try to illegally force us to leave!
— CODEPINK (@codepink) 29 avril 2019
Send a message to the US State Department's Office of Foreign Missions that opposition leader Juan Guaidó has NO legal right to the Venezuelan Embassy in DC. #HandsOffVenezuelahttps://t.co/aJO0inzerppic.twitter.com/apE0GFOGjn
Face à cette crise diplomatique, le représentant spécial américain pour la crise au Venezuela, Elliott Abrams, avait d'abord adopté une attitude prudente, rappelant que la chancellerie était un «territoire souverain vénézuélien». Malgré cette prise de position, les autorités américaines ont lancé, le 13 mai, le processus d'éviction des militants restés sur place, avec notification formelle.
Washington a renforcé ses sanctions contre le gouvernement de Nicolas Maduro mais dispose d'options limitées pour l'écarter du pouvoir, tant que celui-ci conservera l'appui de l'état-major des forces armées, malgré les tentatives répétées de Juan Guaido afin de s'emparer du pouvoir.
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