Gilets jaunes : l'ONU réclame à Paris une enquête sur l'«usage excessif de la force»
Le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU a réclamé à la France une «enquête approfondie» sur les usages excessifs de la force qui auraient eu lieu pendant les manifestations des Gilets jaunes depuis la mi-novembre.
Ce 6 mars, le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU demande à Paris d'effectuer une «enquête approfondie» sur les accidents survenus au cours du maintien de l'ordre des manifestations des Gilets jaunes depuis le début du mouvement, en novembre 2018.
Dans un discours prononcé devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, Michelle Bachelet a déclaré : «Nous encourageons le gouvernement [français] à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force.»
Michelle Bachelet a également estimé que les Gilets jaunes manifestent contre «ce qu'ils considèrent comme [leur] exclusion des droits économiques et de [leur] participation aux affaires publiques.» Et de rappeler que «les inégalités touchent tous les pays» et que «même dans des Etats prospères, des gens se sentent exclus des bénéfices du développement et privés de droits économiques et sociaux.» Elle a aussi comparé la situation en France avec celle des répressions violentes au Soudan, en Haïti et au Zimbabwe.
Selon le Haut-commissaire, ces manifestants «réclament un dialogue respectueux et de vraies réformes. Et pourtant, dans plusieurs cas, ils sont accueillis par un usage violent et excessif de la force, par des détentions arbitraires, des tortures et même selon certaines informations des exécutions extra-judiciaires.»
Dénonçant le nombre d'interpellations, de gardes à vue, des fouilles et de blessés, des experts de l'ONU avaient déjà publié en février 2019 un rapport dans lequel ils se disaient inquiets «de constater qu'après des semaines de manifestations, les restrictions et tactiques de gestion des rassemblements et du recours à la force ne se s'étaient pas améliorées». Ils critiquaient en outre l'«usage disproportionné» dans les manifestations d’armes dites «"non-létales" telles que les grenades et les lanceurs de balles de défense».