Possibles «crimes contres l'humanité» à Gaza: le Hamas salue le rapport de l'ONU, Israël le rejette
- Avec AFP
Un rapport de l'ONU épingle la réponse d'Israël aux manifestations à Gaza en 2018, jugeant qu'elle peut constituer «des crimes contre l'humanité». Le Hamas et l'Autorité palestinienne saluent ce document, Israël le juge partial et mensonger.
Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a salué ce 28 février la publication d'un rapport de l'ONU sur la réponse apportée par l'Etat d'Israël aux manifestations dans la bande de Gaza qui ont cours depuis 30 mars 2018. Selon les conclusions de cette enquête, elle pourrait «constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité».
«Nous appelons la communauté internationale à faire rendre des comptes à l'occupant israélien pour les crimes de guerre qu'il continue à commettre contre les Palestiniens», a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, un haut responsable du mouvement islamiste.
Dans son rapport publié ce 28 février, la commission d'enquête mandatée par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU souligne que des soldats israéliens ont visé des civils, dont des enfants.
De son côté, Israël a rejeté ce rapport comme «partial» et a invoqué son droit à se défendre contre les agissements «terroristes» du Hamas, responsable selon lui du bilan humain. Pour les enquêteurs de l'ONU, «les manifestations étaient de nature civile, avec des objectifs politiques clairement énoncés».
Bassem Naïm estime à cet égard que «le rapport ne laisse aucun doute sur le fait que l'occupant israélien a commis des crimes de guerre contre les Palestiniens qui venaient manifester pacifiquement».
L'Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie, rivale du Hamas, a elle aussi salué ce rapport. «[Celui-ci] prouve ce que nous avons toujours dit, à savoir qu'Israël commet des crimes de guerre contre notre peuple dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris Jérusalem», a fait savoir l'Autorité palestinienne, selon l'agence officielle Wafa. Elle a appelé la Cour pénale internationale à ouvrir «immédiatement une enquête».
«Un rapport hostile, mensonger et partial», selon la diplomatie israélienne
«Israël rejette complètement le rapport du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU», a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahou sur Twitter, ajoutant : «le Conseil établit de nouveaux records d'hypocrisie et d'attitude mensongère, motivé par sa haine obsessive d'Israël».
Israel Katz, le ministre israélien des Affaires étrangères, a réagi à ce document en ces termes : «Le théâtre de l'absurde pratiqué au Conseil des droits de l'Homme [de l'ONU] a produit un rapport hostile, mensonger et partial contre Israël».»
Deux organisations israéliennes défendant les droits des Palestiniens, B'Tselem et Adalah, ont par ailleurs salué le rapport de l'ONU. «[Celui-ci constitue] une cinglante mise en accusation du gouvernement israélien», a signalé Adalah dans un communiqué.
Au moins 251 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars 2018, la grande majorité le long de la frontière, et les autres dans des frappes israéliennes en représailles à des actes venus de l'enclave. Deux soldats israéliens ont trouvé la mort.
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