Venezuela : deux personnes seraient mortes dans des heurts avec l'armée à la frontière brésilienne
Selon plusieurs témoins, au moins deux personnes auraient perdu la vie et quinze autres auraient été blessées lors d'affrontements avec l'armée vénézuélienne à la frontière avec le Brésil, où elles tentaient de barrer la voie à un convoi militaire.
Deux personnes seraient mortes et quinze auraient été blessées ce 22 février dans des heurts avec l'armée dans le sud-est du Venezuela, à la frontière avec le Brésil, alors qu'elles tentaient d'empêcher des militaires de bloquer une route pour l'entrée de l'aide humanitaire, selon l'ONG Kapé Kapé citée par l'AFP.
«Une femme indienne et son mari sont morts et au moins 15 autres personnes de la communauté indienne Pemón de la municipalité de Gran Sabana ont été blessées lors d'une attaque par un convoi de la Garde nationale», a déclaré un responsable de l'association. L'affrontement se serait produit alors que des membres de cette communauté tentaient d'empêcher le passage d'un convoi de véhicules militaires jusqu'à la frontière avec le Brésil.
Ces informations, appuyées par plusieurs témoins oculaires cités par l'agence de presse Reuters, sont également confirmées par l'une des figures de l'opposition à Nicolas Maduro, Americo De Grazia, qui a partagé sur son compte Twitter des vidéos montrant certains blessés recevant des soins dans un hôpital de la région.
Attention, les images ci-dessous peuvent être choquantes.
He aquí 3 de los heridos de #Kumarakapay en #SantaElenaDeUairen con las balas asesinas del #Usurpador#22Feb#Bolivarpic.twitter.com/viVtDDslZi
— Americo De Grazia (@AmericoDeGrazia) 22 février 2019
Par la voix de l'un des porte-paroles de son département d'Etat, Washington a aussitôt condamné «les meurtres, les attaques et les centaines de détentions arbitraires ayant eu lieu au Venezuela». Mike Pence, vice-président des Etats-Unis, a également réagi : «Nous sommes aux côtés des familles des victimes dans leur exigence que justice soit faite et que des comptes soient rendus.»
Le 21 février, le président du Venezuela Nicolas Maduro avait annoncé la fermeture immédiate de la frontière terrestre avec le Brésil et menacé de fermer celle avec la Colombie, où l'armée est intervenue au début du mois de février pour bloquer l'aide humanitaire en provenance, principalement, des Etats-Unis. Le président n'avait pas caché son scepticisme quant à cette aide humanitaire, la considérant comme un cheval de Troie visant à justifier l'intervention militaire évoquée par Washington. La veille, le 19 février, Nicolas Maduro avait encore qualifié de «show politique» et de «piège attrape-nigaud» la demande d'envoi d'aide américaine de l'opposant Juan Guaido.
De son côté, Juan Guaido, qui s'est auto-proclamé président par intérim du Venezuela le 23 janvier dernier, avait quitté Caracas le 21 février pour se rendre avec des partisans à 900 kilomètres de là, dans l'Etat de Tachira, à la frontière avec la Colombie, pour tenter de faire entrer l'aide humanitaire américaine.