En Chine, les ébauches inquiétantes d'un système de notation des citoyens

En Chine, les ébauches inquiétantes d'un système de notation des citoyens© THOMAS PETER Source: Reuters
Des gens sont assis dans un bus qui passe devant un tribunal à Tianjin, en Chine, le 26 décembre 2018.
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Le «système de crédit social» que Pékin souhaite déployer dès 2020 n’a pas encore été clairement défini. Mais déjà, les premiers tests inquiètent les universitaires.

On se croirait dans un épisode de Black Mirror, cette série d'anticipation dystopique. Pourtant, un scénario orwellien dans lequel les citoyens sont notés et leur profil affiché publiquement pourrait bientôt devenir réalité en Chine. Et les prémices sont déjà là, en expérimentation. Et ce que pourrait impliquer le «système de crédit social» (SCS), que le gouvernement chinois veut mettre en place à compter de 2020, fait froid dans le dos.

Selon le journal Le Monde, les détails de ce système, que l’on présente couramment comme «un système unifié de notation des citoyens, fonctionnaires et entreprises chinois sont encore flous». Pékin expérimenterait à cet effet encore plusieurs options avant de choisir la meilleure pour la déployer dans tout le pays. Il coexiste actuellement plusieurs dizaines de versions différentes. Celles-ci permettent d’entrevoir les grandes lignes du système qui sera choisi par les autorités. 

«L’idée est de collecter des centaines de données sur les individus et les entreprises, depuis leur capacité à tenir leurs engagements commerciaux jusqu’à leur comportement sur les réseaux sociaux, en passant par le respect du code de la route», résumait en octobre la sinologue Séverine Arsène dans une tribune au Monde.

La légalité et la moralité d'un individu dans les domaines économiques, sociaux et politiques seront donc scrutés avec pour but de lui donner un score qui le conduira à avoir, le cas échéant des récompenses ou des sanctions. Les Chinois mal notés pourront ainsi se voir refuser l’accès à certains emplois, crédits, écoles ou transports publics. Le Monde note que de telles «listes noires» existent déjà, par exemple dans le transport ferroviaire.

Lors d’une conférence à la 35e édition du Chaos Communication Congress, le grand rendez-vous annuel des hackeurs qui se tient à Leipzig, en Allemagne, jusqu’au 30 décembre, l’économiste Antonia Hmaidi a expliqué qu'en Occident et en Chine, ce système «est perçu complètement différemment». Selon elle, en Occident, «on le voit comme une grande dystopie orwellienne. En Chine, ils estiment plutôt que la technologie va régler les problèmes de la société.»

Des catégories allant de AAA à D

70 projets sont actuellement déployés par le gouvernement. Pour ses travaux, Antonia Hmaidi s’est intéressée particulièrement au système développé à Rongcheng, une ville de la côte orientale du pays, car elle estime que c’est vers un système décentralisé comme celui-ci que la Chine pourrait tendre. Il va jusqu’à classer les individus à l’échelle de quartiers ou entreprises via six catégories allant de AAA à D. Selon son analyse, rapportée par Le Monde, «les habitants se voient attribuer 1 000 points de base qui fluctueront selon un catalogue de comportements établis qui vont du remboursement de dettes à une naissance planifiée en passant par le fait de planter des arbres dans son jardin».

De plus, des personnes référentes désignées au niveau local sont chargées de transmettre des informations au niveau hiérarchique supérieur. Les autorités n’hésitant pas à afficher publiquement certains profils et informations pour inciter les gens à mieux se comporter, voire à «s’autocensurer».

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