Crise avec l'Ukraine : «Pas besoin d'un quelconque intermédiaire», dit Sergueï Lavrov
Interrogé par RT France sur les réactions américaine et allemande au sujet de la crise entre Kiev et Moscou, le chef de la diplomatie russe a estimé que Moscou n'avait pas besoin de l'intervention de pays tiers pour régler cette question.
Sergueï Lavrov a rencontré ce 27 novembre Jean-Yves Le Drian dans le cadre de la poursuite du dialogue de Trianon. Initié en mai 2017 par Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, celui-ci a pour but de rapprocher la France et la Russie dans différents domaines. Au cours de la conférence de presse, le chef de la diplomatie russe a notamment abordé l'incident du détroit de Kertch.
Le 25 novembre, trois bâtiments de guerre ukrainiens manœuvrant dangereusement dans les eaux territoriales russes avaient été capturés, après avoir refusé de quitter la zone. Le lendemain, l'Ukraine avait annoncé l'introduction de la loi martiale dans ses régions frontalières.
Revenant sur cet épisode, RT France a interrogé Sergueï Lavrov sur la proposition de médiation de la part de l'Allemagne. Selon le ministre russe des Affaires étrangères, le recours de l'Allemagne n'est pas nécessaire. Par ailleurs, ce dernier précise qu' «il faut éviter toute sorte de provocation» et d'ajouter : «Je pense que les deux services de garde-frontière pourraient très bien s'entendre.»
La diplomatie russe dénonce à ce sujet «une nouvelle tentative de noircir l'image de la Russie» dans les dernières représentations médiatiques et déplore que des organisations telles que Reporters sans frontières participe à établir des critères d'appréciation des journalistes. Selon Sergueï Lavrov certaines démocraties occidentales soutiennent ces démarches et il estime que cela constitue une «tentative pour modéliser la communication à l'international». Et de conclure : «On est en pleine censure politique [...] il faut éviter ce genre de démarche».
Sergueï Lavrov a par ailleurs confirmé que la tension près de Kertch était le résultat d’une provocation ukrainienne. Plus tôt, Vladimir Poutine avait mis en garde l'Ukraine contre tout acte «irréfléchi» et demandé à la chancelière allemande Angela Merkel de faire pression sur l'allié des Occidentaux.