Skripal : Bellingcat dévoile l'identité présumée du deuxième suspect, Londres ne se prononce pas
Le site d'investigation britannique Bellingcat assure que le second suspect de l'affaire Skripal, présenté par Londres comme étant Alexandre Petrov, est en fait Alexandre Michkine, un médecin militaire. Londres refuse de confirmer ou d'infirmer.
Le groupe d'investigation Bellingcat, spécialisé dans la collecte et l'analyse d'informations disponibles en ligne, affirme le 8 octobre que le second suspect de la tentative d'empoisonnement de l'ancien agent double Sergueï Skripal, en mars dernier à Salisbury, est un médecin du service de renseignement militaire russe.
«Nous avons identifié "Alexandre Petrov" comme étant Alexandre Evguenievitch Michkine, un médecin militaire employé par le GRU [service de renseignement militaire russe]», précise Bellingcat. Selon le site, celui-ci aurait étudié la médecine dans une académie militaire, avant de suivre une formation de médecin au sein de la marine russe. Il aurait été en possession d'un passeport au nom d'Alexandre Petrov, selon la même source. Le 9 octobre, Bellingcat a également assuré qu'Alexandre Evguenievitch Michkine avait été décoré pour acte héroïque par le président russe Vladimir Poutine en 2014.
La police britannique, qui avait communiqué l'identité des deux suspects de l'empoisonnement de Sergueï Skripal, comme étant Alexandre Petrov et Rouslan Bochirov, n'a pas réagi à cette nouvelle affirmation de Bellingcat. «Nous ne commenterons pas les spéculations sur leur identité», a fait savoir la police londonienne, citée par Reuters.
Le 26 septembre, le site avait affirmé que l'autre suspect recherché par Londres, Rouslan Bochirov, était en réalité un officier décoré des forces spéciales russes, le colonel Anatoli Tchepiga.
Downing Street n'avait pas réagi officiellement à ces allégations, même si le secrétaire d'Etat à la défense britannique Gavin Williamson s'était empressé de féliciter Bellingcat dans un tweet... avant de le supprimer, vingt minutes plus tard.
La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova avait quant à elle dénoncé le 27 septembre une campagne médiatique destinée à couvrir le manque de preuves du Royaume-Uni. «Quand y aura-t-il des preuves de l'implication de quelqu'un, comme nous le dit Londres, dans l'empoisonnement à Salisbury ?», avait-elle publié sur Facebook.
Les autorités britanniques avaient attesté le 5 septembre dernier que l'attaque à l'agent chimique Novitchok avait été perpétrée par deux «officiers» du GRU (renseignement militaire russe) identifiés comme Alexandre Petrov et Rouslan Bochirov, précisant qu'il s'agissait probablement de noms d'emprunt.
Dans une interview accordée à la rédactrice en chef monde de RT, Margarita Simonian, et diffusée le 13 septembre, Alexandre Petrov et Rouslan Bochirov avaient assuré ne pas être des agents du GRU et disaient craindre pour leur vie. D'ailleurs, en marge du Forum économique oriental qui s'est tenu à Vladivostok, le président russe Vladimir Poutine avait affirmé le 12 septembre que Moscou avait identifié les suspects pointés du doigt par Londres et qu'il s'agissait de civils et non d'agents du renseignement militaire comme l'affirmaient les autorités britanniques.