Un réseau d'écoles islandaises apprend aux garçons à se vernir les ongles et à jouer à la coiffeuse
Pour contrer les stéréotypes de genre, un réseau d'écoles élémentaires islandaises progressiste incite les garçons à se masser de crème hydratante et entraîne les filles à grimper aux arbres et à marcher sur de hauts murets, le tout sans pleurer.
Des garçons qui s'appliquent du vernis à ongles, jouent à la coiffeuse et s'amusent avec des poupées au genre neutre ? Des petites filles qui grimpent aux arbres et sautent d’une table sur un matelas ? C'est le panel d’activités proposées une fois par semaine par l’école Hjallastefnan de Reykjavik, la capitale islandaise, fondée par la féministe radicale féministe Margrét Pala Olafsdottir.
Dans ce réseau de 20 établissements, écoles maternelles ou élémentaires, les enfants portent tous les mêmes uniformes. Selon un reportage de NBC, garçons et filles sont séparés durant la majeure partie de la journée, engagés dans des activités censées leur faire prendre conscience des comportements du sexe opposé. Les activités physiques proposées aux filles consistent ainsi à grimper aux arbres ou encore à marcher pieds nus dans la neige sans crier. Il leur est même imposé de s’arrêter si elles se laissent aller à quelques larmes, considérées par l'école comme une «extrême faiblesse».
Teaching boys to be like girls, and girls to be like boys.
— euronews (@euronews) 4 octobre 2018
Iceland is consistently ranked first in the world for gender equality. But the Hjalli teaching model, as practiced in this nursery school, is considered progressive even in Iceland.
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L'une des professeurs, Kirstin Cardew, justifie cette pratique : «Les gens trouvent cela impitoyable mais nous rendons les filles plus faibles si on ne les arrête pas.» Les petits garçons, quant à eux, découvrent les plaisirs de la pose de vernis à ongles et se prodiguent des massages à la crème hydratante pour apprendre à avoir «les mains douces».
Le but est de développer l'empathie masculine, tandis que les filles sont exhortées à renforcer leur courage et leur confiance en elles, et d'être directes pour exprimer leurs sentiments. «La meilleure façon de s’approcher de l’égalité est d’admettre les différences», a déclaré Margrét Pala Olafsdottir. Selon elle, en séparant les sexes, les filles et les garçons sont libres de développer leurs personnalités et de découvrir leurs centres d’intérêts sans les pressions et les contraintes des rôles conventionnels attribués aux femmes et aux hommes.
L’objectif de ces sessions est d'éviter ce que la fondatrice de l’école qualifie de blue haze (brouillard bleu) et de pink haze (brouillard rose), ces stéréotypes de genre qui amènent à considérer les filles comme des êtres gentils et doux tandis que les garçons se verront décrits comme des individus bruyants et indépendants. Dans ce petit pays de 338 000 habitants, les idées progressistes sur le genre ont gagné la population. Aujourd’hui, 8% des écoles font partie du réseau Hjallastefnan, fondé il y a 30 ans.