Syrie : Moscou accuse les terroristes de préparer une attaque chimique, prétexte à des frappes US
Selon la Défense russe, des djihadistes, aidés par les Britanniques, prépareraient une attaque chimique en Syrie, qui pourrait déboucher sur une nouvelle intervention militaire. Quelques jours plus tôt, les Occidentaux avaient mis en garde Damas.
Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a affirmé dans un communiqué ce 25 août que le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC, formé de membres de l'ex-branche d'al-Qaïda), qui domine à 60% les groupes rebelles réunis dans la région d'Idleb, était «en train de préparer une nouvelle provocation pour accuser le gouvernement syrien d'utiliser des armes chimiques contre la population civile».
Ainsi, la Russie a accusé les djihadistes de préparer une attaque chimique dans la province d'Idleb pour donner «encore une raison aux forces américaines, britanniques et françaises de mener des attaques aériennes contre les forces du gouvernement syrien».
Bassam Tahhan : «L’Occident ne veut pas s’avouer vaincu dans cette guerre de Syrie»https://t.co/kbH05Px05Tpic.twitter.com/3yHjPLW9wW
— RT France (@RTenfrancais) 20 août 2018
Igor Konachenkov a en outre accusé les services secrets britanniques de «participer activement» à ce projet présumé.
Huit réservoirs de chlore acheminés selon Moscou
Le groupe HTC aurait, selon Moscou, fait acheminer huit réservoirs de chlore dans la ville de Jisr al-Choghour pour y «monter» une attaque. Les produits chimiques auraient ensuite été transportés vers un village à huit kilomètres de là, toujours selon les informations communiquées par la Défense russe.
L'accusation de Moscou survient quelques jours après les déclarations de John Bolton. Le conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump avait prévenu que Washington réagirait «très fortement» si l'armée syrienne avait recours aux armes chimiques dans son offensive pour reprendre la province d'Idleb, l'un des derniers fiefs des insurgés islamistes dans le pays.
En visite à Jérusalem le 22 août, John Bolton avait par ailleurs déclaré que Washington était «inquiet à l'idée que le président Bachar el-Assad puisse à nouveau utiliser des armes chimiques».
«Mais que les choses soient claires : si le régime syrien emploie des armes chimiques, nous réagirons très fortement et ils feraient bien de réfléchir un bon moment avant une quelconque décision», avait-il lancé.
Le même jour, Paris et Londres avaient joint leur voix à celle de Washington, dans un communiqué commun qui spécifiait : «Nous soulignons également notre inquiétude face à une possible (et illégale) nouvelle utilisation d'armes chimiques [...] Nous restons résolus à agir si le régime d'Assad utilise à nouveau des armes chimiques.»
En avril, attribuant au gouvernement syrien une présumée attaque chimique à Douma (sans en apporter les preuves), les Etats-Unis et leurs alliés, dont Paris et Londres, avaient effectué des bombardements contre plusieurs cibles syriennes. La Russie, alliée de Damas, a toujours affirmé que l'attaque de Douma avait été mise en scène par les Casques blancs, qu'elle accuse d'être alliés aux djihadistes.