Le quotidien de «5 millions d'Italiens»: Salvini répond aux migrants du Diciotti en grève de la faim
Commentant la grève de la faim entamée par des migrants du Diciotti, stationné à Catane, Matteo Salvini a souligné que «cinq millions d'Italiens» vivaient la même situation au quotidien mais «dans le silence des journalistes et des bien-pensants»
«En Italie, 5 millions de personnes, dont 1,2 million d'enfants, vivent en situation de pauvreté absolue et font la grève de la faim tous les jours, dans le silence des journalistes et des bien-pensants», a déclaré Matteo Salvini, le ministre italien de l'Intérieur, en réaction à l'annonce de la grève de la faim entamée le 24 août par des migrants qui se trouvent à bord du navire Diciotti.
Immigrati della #Diciotti in sciopero della fame?
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 24 août 2018
Facciano come credono.
In Italia vivono 5 milioni di persone in POVERTÀ assoluta (1,2 milioni di BAMBINI) che lo sciopero della fame lo fanno tutti i giorni, nel silenzio di buonisti, giornalisti e compagni vari.#primagliitalianipic.twitter.com/Y4Ld2STvTr
Plusieurs médias italiens ont en effet rapporté qu’une partie des 150 migrants retenus sur le bateau avait entamé une grève de la faim pour protester contre leur maintien à bord. Joint par l’AFP, les garde-côtes ont précisé que ces migrants «avaient refusé de prendre leur petit-déjeuner le 24 août au matin». «Je viens de recevoir des nouvelles du capitaine du port à bord du Diciotti. Il y a des tensions et des migrants ont commencé une grève de la faim», a également tweeté David Faraone, sénateur du Parti démocrate italien (centre gauche), défavorable à la politique migratoire prônée par Matteo Salvini. La veille, cet ancien secrétaire d'Etat des gouvernements Renzi avait publié une vidéo alors qu'il était en immersion à bord du Diciotti, en compagnie du député sicilien du même parti, Carmelo Miceli. Sur ces images, on voit les deux hommes pénétrer sur le pont du navire gantés, masqués, avec des protections aux jambes et n'adressant la parole à aucun migrant.
Sulla Nave #Diciotti con @carmelomiceliPD. Tra un po’ vi racconteremo quello che abbiamo visto. Intanto alcune immagini a bordo. Grazie al comandante e al suo straordinario equipaggio. pic.twitter.com/7jMdO3DGdE
— Davide Faraone (@davidefaraone) 23 août 2018
Le 25 août, l'ONU a renvoyé l'Italie et l'Union européenne dos à dos en exhortant Rome à débarquer les migrants tout en appelant les Européens à les accueillir d'urgence. Le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, avait donné jusqu'au 24 août à Bruxelles pour trouver une solution sur la répartition des migrants bloqués sur le Diciotti, menaçant de réduire ses versements à l'UE. Un porte-parole de la Commission européenne a balayé le même jour l'ultimatum italien, soulignant que les Européens continuaient «de travailler intensivement pour résoudre la situation».
«L'Italie est obligée de prendre acte que l'Europe a perdu aujourd'hui une bonne occasion» de montrer son attachement aux «principes de solidarité et responsabilité» qu'elle cite toujours comme étant des «valeurs fondamentales», a déploré sur Facebook le chef du gouvernement, Giuseppe Conte. Sans donner de détails, il a ajouté que l'Italie allait «en tirer les conséquences».
Jamais un Etat membre n'a refusé de payer sa contribution, obligation inscrite dans les traités de l'UE. Selon les chiffres de la Commission européenne, l'Italie a contribué au budget européen à hauteur de près de 14 milliards d'euros en 2016 et reçu 11,6 milliards au travers de différents programmes européens.