Le Diciotti accoste en Sicile avec 177 migrants à bord, Rome demande à l'UE d'«accomplir sa part»
Bloqué en mer depuis cinq jours, le Diciotti a reçu l'autorisation italienne d'accoster en Sicile. Le ministère de l'Intérieur attend cependant des garanties européennes pour faire débarquer les 177 migrants.
Le Diciotti, un navire de la garde côtière italienne qui transporte depuis cinq jours 177 migrants secourus en mer, a reçu ce 20 août de Rome l'autorisation d'accoster à Catane, en Sicile. Le gouvernement italien souhaite toutefois avoir des garanties de l'Union européenne avant de faire débarquer les migrants du bâtiment.
Des sources proches du gouvernement, citées par les médias italiens, ont en effet affirmé que le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini ne donnerait aucune autorisation de débarquer. Le 19 août, celui-ci avait ainsi menacé de renvoyer les migrants vers la Libye si aucune solution européenne n'était trouvée : «Soit l'Europe décide sérieusement d'aider l'Italie concrètement, à partir par exemple des 180 migrants à bord du navire Diciotti, soit nous serons contraints de [...] raccompagner dans un port libyen les personnes secourues en mer.»
De son côté, Danilo Toninelli, le ministre italien des Transports, a salué dans un tweet, l'action des «vaillants garde-côtes qui ont accompli leur devoir en sauvant des vies humaines à seulement 17 kilomètres de Lampedusa», ajoutant : «Maintenant, l'Europe doit rapidement accomplir sa part.»
La nave #Diciotti attraccherà a Catania. I valorosi uomini della @guardiacostiera hanno compiuto il proprio dovere salvando vite umane ad appena 17 miglia da Lampedusa. Ora l'Europa faccia in fretta la propria parte.
— Danilo Toninelli (@DaniloToninelli) 20 août 2018
Cet épisode intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre pays membres de l'Union européenne au sujet de l'accueil des migrants. Alors que sa politique anti-migratoire est régulièrement pointée du doigt, l'Italie, qui a enregistré plus de 650 000 arrivées de migrants sur ses côtes depuis 2014, demande régulièrement à Bruxelles de prendre ses responsabilités. Le 3 août, le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini avait pour sa part annoncé une aide d’un milliard d’euros pour aider les économies du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine.