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Vladimir Poutine se dit «prêt» à rencontrer de nouveau Donald Trump, sous conditions

Lors du sommet des Brics, le président russe a précisé les conditions dans lesquelles le dialogue avec les Etats-Unis pouvait se poursuivre. Sur le volet économique, Vladimir Poutine a mis en garde contre une utilisation abusive du dollar.

A l'occasion de la dernière journée du sommet des Brics ce 27 juillet, Vladimir Poutine est revenu sur l'amélioration du dialogue entre la Russie et les Etats-Unis, entamée à Helsinki, où les deux dirigeants s'étaient rencontrés pour la première fois dans un cadre bilatéral.

«En ce qui concerne nos rencontres, je comprends très bien ce que le président Trump a dit. Il a émis le souhait de multiplier les entrevues [...]», a-t-il noté. Faisant allusion au tollé que la rencontre d'Helsinki du 16 juillet avait suscité dans de nombreux médias et dans une grande partie de la classe politique américaine, le président russe a modéré : «Nous devons avoir les conditions appropriées pour cela, qu'elles soient créées, y compris dans nos pays respectifs». 

S'exprimant devant des journalistes, Vladimir Poutine a estimé que les discussions téléphoniques n'étaient certes pas suffisantes pour traiter de dossier aussi importants que le nucléaire iranien. «Nous sommes prêts pour de telles rencontres, nous sommes prêts à inviter le président Trump [...] D'ailleurs, une telle invitation lui a été faite», a détaillé le président russe.

Le 19 juillet dernier, le président américain avait demandé à son conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, d'inviter Vladimir Poutine à Washington durant l'automne, selon le porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders. Or, six jours plus tard Washington devait rétropédaler. La prochaine rencontre entre Trump et Poutine ne devrait pas avoir lieu avant 2019. L'enquête du procureur Robert Mueller sur l’ingérence présumée de Moscou dans l’élection présidentielle américaine de 2016 pourrait durer encore longtemps.

La Russie se protège des sanctions mais ne renonce pas au dollar

Sur le terrain plus spécifiquement économique du sommet des Brics, Vladimir Poutine a fait part de ses analyses concernant le dollar et son utilisation comme monnaie de réserve. «Les Etats-Unis font une erreur en utilisant le dollar comme une arme politique», a-t-il déclaré.

«En ce qui concerne nos partenaires américains et les restrictions qu'ils mettent en place, notamment concernant les règlements en dollars, c'est leur grande erreur stratégique, parce que cela mine la confiance envers le dollar», a développé le président russe. Et d'ajouter : «On utilise les systèmes de paiement et les devises comme arguments politiques dans des disputes politiques, et, à mon avis, cela porte préjudice au dollar en tant que devise de réserve mondiale.»

Le protectionnisme américain de Donald Trump bouleverse les rapports de force économiques mondiaux. Menaces américaines de surtaxer, de sanctionner les pays commerçant avec l'Iran ou encore de taxer de façon punitive les importations chinoises... la guerre commerciale s'intensifie. En Occident, la désunion a été exacerbée par le récent sommet du G7. Les puissances émergentes, en faveur d'un monde multipolaire, ont quant à elles affiché leur optimisme lors du récent sommet de Shanghai.

Créé en 2009 puis agrandi en 2011 avec l'adhésion de l'Afrique du Sud, le groupe des Brics réunit des économies émergentes et acteurs politiques de premier plan et vise à faire contrepoids aux Occidentaux. Les pays membres des Brics rassemblent aujourd'hui plus de 40% de la population mondiale.

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