L’Italie et Malte se renvoient 450 migrants trouvés à bord d'une embarcation en bois
Repérée le 13 juillet dans les eaux internationales, une embarcation venant de Libye et transportant 450 migrants est l'objet d'un bras de fer entre l'Italie et Malte qui se refilent la patate chaude.
Après l'Aquarius et le Lifeline, une nouvelle embarcation avec 450 migrants à bord fait l'objet de tractations entre les pays du sud de l'Europe, notamment Malte et l'Italie. L'embarcation en bois, en provenance de Libye a été découverte le 13 juillet à l'aube dans les eaux internationales et plus précisément dans la zone d'intervention maltaise.
Les personnes à son bord ont été transbordées le 14 juillet dans deux navires militaires dans les eaux italiennes. Voguant en Méditerranée, ils attendent une décision politique. Cependant, huit personnes, des femmes et des enfants, ont été transportées pour des raisons médicales sur l'île italienne de Lampedusa.
En Italie, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, gardant sa ligne habituelle, a demandé avec insistance au chef du gouvernement Giuseppe Conte que les deux navires aient pour instruction de «faire route vers le sud, la Libye ou Malte». S'en est suivi un échange de messages, courriels et appels téléphoniques entre les autorités italiennes et maltaises, Rome tentant de faire prendre la responsabilité de ces migrants à Malte.
De son côté, La Valette a a affirmé que l'embarcation était bien plus proche de Lampedusa que de son propre territoire, ajoutant que les migrants ne s'intéressaient pas à Malte mais souhaitaient poursuivre leur route vers l'Italie.
En poste depuis le 1er juin, le ministre de l'Intérieur avait déclaré vouloir réduire à zéro le nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes. Il a ainsi décidé d'interdire l'accès aux ports italiens aux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée et veut élargir cette interdiction aux navires des missions internationales en Méditerranée. L'Italie veut désormais que l'UE partage la gestion des flux migratoires. Selon l'AFP, Matteo Salvini a déclaré à son entourage : «Il faut un acte de justice, de respect et de courage pour lutter contre les trafiquants d'êtres humains et susciter une intervention européenne.»
Dans un tweet posté sur son compte, le chef de la Ligue a écrit : «Je tiens le coup, je sais que vous êtes, nous sommes beaucoup à penser de même. #EnsembleC'estPossible.»
Io tengo duro, so che siete, siamo in tanti a pensarla così. #insiemesipuòpic.twitter.com/eHZfJ3dQUX
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 13 juillet 2018
Habitué des provocations et très actif sur Twitter, Matteo Salvini avait partagé le 12 juillet un article du Huffington post titré : «Cassation : Dire "va-t-en" à des citoyens non-UE peut être une haine raciale» accompagné du commentaire : «Va-t-en, va-t-en, va-t-en !!!» et d'un smiley qui se marre.
Andate via, andate via, andate via!!!😁 https://t.co/aJ5rZClJ0z
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 12 juillet 2018
Cette nouvelle affaire des 450 migrants retrouvés le 13 juillet rappelle celle du navire humanitaire allemand Lifeline qui, avec 233 migrants à bord, a été obligé d'attendre une semaine en mer l'issue d'un bras de fer entre La Valette et Rome, avant d'être autorisé à accoster à Malte. La France avait d'ailleurs accueilli une partie de ces migrants sur son territoire sur décision d'Emmanuel Macron.