Après avoir qualifié Dieu de «stupide», Duterte s'excuse... auprès de Dieu
Lors d'un dîner avec son avocat et le fondateur de la secte chrétienne «Jésus est notre seigneur», Rodrigo Duterte a finalement présenté ses excuses pour avoir blasphémé. L'autorité religieuse menaçait d'organiser une manifestation.
Après sa sortie très remarquée sur l'existence de Dieu – il avait notamment affirmé qu'il démissionnerait de son poste de président si quelqu'un la lui prouvait et l'avait également qualifié de «stupide» –, Rodrigo Duterte se serait excusé, lors d'un repas à Manille le 10 juillet avec son avocat et le célèbre fondateur de la secte «Jésus est notre seigneur», Eddie Villanueva. C'est à la demande de ce dernier que le chef d'Etat haut en couleurs aurait consenti ce geste d'humilité, selon l'avocat qui raconte : «Immédiatement après avoir tenu ces propos, il a dit "Pardon mon Dieu, hindi ka kasama dito [la phrase originale de Rodrigo Duterte prononcée en Tagalog, la langue des Philippines, et signifiant littéralement : tu n'es pas là], ça ne s'applique pas à toi."»
Un peu d'eau dans le vin de Rodrigo Duterte, alors que ses rapports avec le fondateur de la secte chrétienne rassemblant dix millions de personnes aux Philippines menaçaient de se détériorer : Eddie Villanueva avait annoncé une prochaine manifestation de grande ampleur si les excuses n'étaient pas présentées. Selon lui, les propos du président étaient blasphématoires «au plus haut degré» et ne pouvaient qu'attiser la «colère» de Dieu, ajoutant : «La Bible est on ne peut plus claire : quand vous parlez mal de Dieu, vous attirez le désastre non seulement sur votre propre personnes, mais également sur nation toute entière.»
Tels Peppone et Don Camillo, le chef d'Etat et le fondateur de la secte chrétienne sont donc convenus de s'entendre et évoquent à présent un simple «malentendu», selon l'avocat de Rodrigo Duterte.
Le président des Philippines avait pourtant dans un premier temps opposé un refus catégorique à la demande d'excuses de la part d'Eddie Villanueva et s'était exclamé face à la presse, à la fin du mois de juin : «Non, je ne m'excuserai pas, jamais de la vie ! Dieu, c'est personnel, on ne le trouve pas dans les livres. On forme son idée de Dieu et de la foi en se fondant sur les valeurs que nous transmettent nos parents dans les premiers temps de la vie.»