«Le temps du baby-sitting est révolu», estime le président de l'Union africaine Paul Kagame
- Avec AFP
Le président rwandais Paul Kagame a estimé, dans un entretien la semaine du 11 juin, que les Africains ne grandiraient jamais s'ils avaient éternellement besoin de «baby-sitters européens, américains, asiatiques ou autres».
«Nous ne grandirons jamais tant que nous estimerons avoir un besoin éternel de baby-sitters européens, américains, asiatiques ou autres», a fait savoir le président rwandais Paul Kagame dans un entretien paru la semaine du 11 juin dans l'hebdomadaire Jeune Afrique. «Moins le monde se préoccupe de nous, plus nous sommes en mesure de nous préoccuper de nous-mêmes. Nous devons comprendre que le temps du baby-sitting est révolu», a ajouté celui qui est le président en exercice de l'Union africaine.
Revenant sur sa visite en France en mai 2018 où il a été reçu à l'Elysée pour la première fois depuis 2011, Paul Kagame a estimé qu'Emmanuel Macron avait «introduit une dose de fraîcheur» notamment «dans les relations entre la France et le reste du monde, dont l'Afrique». «Cela aide et cela change par rapport aux positions néocoloniales d'antan [...] Cette attitude nouvelle doit être encouragée», a-t-il encore souligné.
Moins le monde se préoccupe de nous, plus nous sommes en mesure de nous préoccuper de nous-mêmes. Nous devons comprendre que le temps du baby-sitting est révolu
Interrogé à propos de l'existence ou non d'une initiative commune tripartite France-Angola-Rwanda à propos de la situation en République démocratique du Congo (RDC), Paul Kagame a affirmé que «si initiative il y a», elle n'impliquerait pas uniquement ces trois pays. «La région, l'Afrique, mais aussi les Etats-Unis, l'Europe, la Chine, la Russie se préoccupent également de ce qui se passe en RDC», a-t-il précisé.
Paul Kagame révèle avoir passé un test ADN pour connaître ses origines
Les neuf voisins de la RDC, géant d'Afrique centrale, dont le Rwanda et l'Angola, suivent de près le processus électoral dans ce pays, redoutant des débordements de violences. Des élections sont prévues le 23 décembre pour organiser le départ du président Joseph Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016. Des opposants l'accusent de chercher des stratagèmes pour rester au pouvoir.
[Les] lubies racistes ne résistent pas aux tests ADN
«La situation congolaise impacte l'Angola et le Rwanda, en tant que frontaliers, et la France, en tant que partenaire ayant des intérêts économiques en Afrique centrale», poursuit le président du Rwanda dans Jeune Afrique. «Mais parler d'un axe hostile formé par ces trois pays relève soit de l'imagination, soit du prétexte pour détourner l'attention des vrais problèmes», a-t-il encore commenté.
Enfin, confirmant des informations de presse, le président rwandais a révélé s'être fait faire un test ADN «par curiosité scientifique», qui a «révélé un mélange génétique complexe : africain, européen, asiatique, tutsi, hutu...». «Comme quoi ces lubies racistes ne résistent pas aux tests ADN», a-t-il poursuivi.