Excision : un rite choquant qui touche plus de 200 millions de femmes dans le monde (VIDEO)
Mutilation rituelle pour ses partisans, pratique barbare pour d’autres, l’excision touche 200 millions de femmes dans le monde. Une victime de cet acte s’est confiée à Mona Hammoud, reporter de RT France.
30 ans après son excision, Caroline porte toujours les stigmates de cette mutilation effrayante, survenue à l’âge de neuf ans dans son pays natal, en Mauritanie.
«On m’a piégée en me disant d’aller chercher quelque chose chez quelqu’un», relate-t-elle. «Ca se fait à vif, des gens qui vous tiennent les jambes, vous tiennent les mains, la tête. On ne peut plus bouger et quelqu’un arrive avec des lames de rasoir…», a-t-elle confiée à Mona Hammoud, reporter chez RT France.
Comme elle, 200 millions de femmes ont été victimes d’excision dans le monde, selon un rapport de l’Unicef datant de 2016, dont 60 000 en France. En France, 3 jeunes filles sur 10 originaires de pays pratiquant l’excision sont en danger lors de séjours dans leur pays d'origine.
L’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins est en progression dans le monde, phénomène dû à la forte natalité dans les pays où elle est le plus pratiquée. Pourtant, les répercussions s'avèrent dramatiques pour les femmes : douleurs lors des rapports à l’âge adulte, infections, hémorragies, voire décès de la fillette excisée. Le phénomène est très difficile à endiguer, même si plusieurs pays africains ou asiatiques en ont pris conscience et ont inscrit l’interdiction de cette mutilation dans leurs textes de loi (Kenya, Burkina Faso, Bénin, Indonésie…).
Comment venir en aide à ces femmes ? A l’institut en santé génésique Women Safe à Saint-Germain-en-Laye, en France, fondé il y a quatre ans, psychologues, infirmières et médecins se relaient auprès de femmes qui connaissent de multiples traumatismes physiques et psychiques. Elles sont aidées par une prise en charge multidisciplinaire qui traite tous les aspects de leur traumatisme. L’institut propose la première technique de réparation des parties génitales sacrifiées, mise au point par le chirurgien Pierre Foldès. Il a opéré plus de 6 000 femmes, dont il reconstitue l’organe mutilé et sa sensibilité.