Le Qatar a l'intention de devenir membre de l'Otan
Isolé depuis le déclenchement, il y a un an, d'une grave crise diplomatique avec l'Arabie saoudite, le Qatar veut approfondir sa coopération militaire avec les Etats-Unis et leurs alliés au sein de l'Otan.
Le ministre de la Défense du Qatar a affirmé que l'ambition stratégique à long terme de son pays était d'adhérer à l'Otan, dans des déclarations publiées à l'occasion du premier anniversaire de la crise du Golfe.
«Le Qatar est devenu l'un des pays les plus importants de la région en termes de qualité d'armement», a expliqué Khaled ben Mohammed al-Attiyah au magazine de son ministère Altalaya. Il a précisé que cette performance avait été rendue possible, notamment, grâce aux Occidentaux.
«Nous sommes un allié principal hors Otan», a déclaré le ministre qatari, ajoutant : «L'ambition est de devenir membre à part entière si notre partenariat avec l'Otan se développe et si notre vision est claire.» Il s'est en outre réjoui des liens toujours plus étroits entre son pays et l'Alliance atlantique. Selon lui, Doha pourrait accueillir «des unités de l'Otan ou l'un de ses centres spécialisés». Le Qatar met déjà à la disposition des Etats-Unis l'importante base militaire d'Al-Udeid.
Il y a tout juste un an, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont brusquement rompu tous leurs liens avec le Qatar, l'accusant de «financer le terrorisme» et lui reprochant de se rapprocher de Téhéran, grand rival de Riyad, chef de file des monarchies pétrolières arabes du Golfe.
Doha pourrait accueillir des unités de l'Otan ou l'un de ses centres spécialisés
Le Qatar a vu sa seule frontière terrestre (avec l'Arabie saoudite) fermée, l'espace aérien de ses voisins interdit à sa compagnie aérienne et ses citoyens expulsés des quatre pays adverses. Tous les efforts diplomatiques se sont avérés infructueux et la crise menace de déstabiliser l'ensemble de la région, d'autant plus que le Qatar a multiplié, depuis un an, les achats d'armements auprès des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Italie.
Selon Le Monde, les dirigeants saoudiens ont demandé au président Emmanuel Macron d'intervenir pour empêcher l'acquisition par Doha de missiles russes S-400 et menacé, dans le cas contraire, d'entreprendre une action militaire contre le Qatar.