Escalade de violence entre Gaza et Israël : le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence
En représailles à des tirs de roquettes provenant de Gaza le 29 mai dans la journée, l'armée israélienne a bombardé plus de 35 positions du Hamas et du Djihad islamique. Elle a répondu plus tard aux rumeurs de cessez-le-feu par de nouveaux raids.
Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont dénoncé ce 30 mai des tirs palestiniens «contre des installations civiles» et demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, qui se tiendra ce 30 mai dans l'après-midi, selon des diplomates de l'ONU. «Les dirigeants palestiniens doivent rendre des comptes pour ce qu'ils laissent faire à Gaza», a dénoncé l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley.
La veille, l'armée israélienne avait frappé au moins 35 positions du Hamas et du Djihad islamique à Gaza en représailles à un feu nourri de roquettes et d'obus tirés depuis l'enclave palestinienne. Plus tôt dans la journée, environ 70 roquettes et obus de mortier avaient été tirés de la bande de Gaza vers Israël, le «plus important barrage de tirs d'obus de mortier et de roquettes» depuis 2014, selon le lieutenant-colonel de l'armée israélienne Jonathan Conricus.
La plupart de ces projectiles ont été interceptés par le système de défense anti-aérienne israélien Dôme de fer, selon Tsahal. Trois soldats israéliens ont été blessés par les tirs. La cour d'un jardin d'enfants, habituellement fréquentée par une trentaine de jeunes, a été atteinte par des obus peu avant l'ouverture, selon Jonathan Conricus.
Le porte-parole de l'armée a suggéré que les tirs étaient principalement le fait du Djihad islamique – dont trois membres ont été tués ce 27 mai dans une frappe israélienne – et de membres radicaux du Hamas. Fait rare, les bras armés du Hamas et du Djihad islamique ont publié un communiqué commun pour revendiquer la responsabilité des tirs contre Israël, réponse selon eux à de récentes attaques israéliennes contre leurs positions à Gaza.
Le Djihad islamique a annoncé dans la soirée qu'un accord de cessez-le-feu avait été conclu entre les organisations palestiniennes et Israël sous les auspices de l'Egypte, autre voisin de la bande de Gaza et intermédiaire historique entre les deux camps, une information confirmée ce 30 mai par le Hamas.
L'armée israélienne a refusé tout commentaire. Peu de temps auparavant, elle avait annoncé qu'elle poursuivrait ses opérations dans la bande de Gaza. Des explosions se faisaient encore entendre autour de minuit.
Israël arraisonne un bateau qui tentait de forcer le blocus imposé à Gaza
L'armée israélienne a, en effet, confirmé ce 30 mai avoir lancé de nouveaux raids contre l'enclave palestinienne dans la nuit du 29 au 30 mai, et frappé 25 objectifs militaires liés au Hamas. Parmi les cibles, figuraient des ateliers pour la fabrication de roquettes, des abris pour des drones, ainsi que des «infrastructures militaires», selon les informations données par l'armée.
La marine israélienne a en outre arraisonné, au large de la bande de Gaza, un bateau transportant une vingtaine de manifestants palestiniens qui avaient pris la mer pour dénoncer le blocus – terrestre, aérien, mais aussi maritime – imposé depuis plus de dix ans par Israël à la bande de Gaza.
Ce nouvel accès de tensions après des semaines de violences le long de la frontière entre Israël et Gaza fait resurgir le spectre d'un nouveau conflit dans l'enclave. Elle a déjà connu depuis 2008 trois guerres entre Israël d'une part, et le mouvement islamiste Hamas et ses alliés, dont le Djihad islamique, de l'autre.
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