Rapprochement des Corées : Pyongyang rejoint le fuseau horaire de Séoul
- Avec AFP
Nouveau symbole des efforts coréens pour réduire les tensions sur la péninsule : la Corée du Nord a avancé ses horloges de 30 minutes, s'alignant ainsi sur le fuseau horaire de son voisin méridional.
La Corée du Nord s'est alignée ce 4 mai sur le fuseau horaire de la Corée du Sud, selon son agence de presse officielle KCNA – un nouveau signe de la détente en cours dans la péninsule coréenne.
Cette «réinitialisation horaire est la première mesure pratique prise après la troisième rencontre lors du sommet historique Nord-Sud [du 27 avril] en vue d'accélérer le processus pour que le Nord et le Sud ne fassent plus qu'un», a écrit l'agence nord-coréenne. En conséquence, la Corée du Nord a avancé ses horloges de 30 minutes.
KCNA avait précisé le 30 avril que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait pris cet engagement au cours de ses entretiens le 27 avril avec le président sud-coréen Moon Jae-in dans le village de Panmunjom, à l'intérieur de la Zone démilitarisée qui divise la péninsule.
Les deux Corées n'étaient plus sur le même fuseau horaire depuis 2015, le Nord ayant alors subitement annoncé que toutes les horloges du pays seraient retardées de 30 minutes. Pyongyang avait expliqué qu'il s'agissait d'en finir avec la mesure du temps imposée plus d'un siècle auparavant par le colonisateur japonais et de marquer le 70e anniversaire de la libération de la Corée du joug de Tokyo.
Mais Kim Jong-un a dit qu'il avait trouvé «déchirant» de voir pendant le dernier sommet deux horloges murales qui donnaient deux heures différentes, celle du Sud et celle du Nord, selon KCNA.
En conséquence, le parlement nord-coréen avait adopté le 30 avril un décret sur le retour de la Corée du Nord à la même heure locale que celle de la Corée du Sud à partir du samedi 5 mai, avait ajouté cette agence. En annonçant, dès le 29 avril, la décision de Kim Jong-un sur cette question, le porte-parole de la présidence sud-coréenne, Yoon Young-chan, avait salué «une mesure symbolique» reflétant la volonté d'améliorer les relations bilatérales.
En 2015, Park Geun-hye, alors présidente de la Corée du Sud, avait sévèrement critiqué le changement d'heure décidé par la Corée du Nord, jugeant qu'il creusait encore le fossé entre ces deux pays dont la séparation avait été scellée par le sanglant conflit de 1950-1953.
Au cours de leur rencontre, les dirigeants sud-coréen et nord-coréen ont convenu de parvenir à une péninsule coréenne «non nucléaire» et de chercher à y établir une paix permanente, les deux Corées étant toujours techniquement en guerre, puisque l'armistice conclu n'a pas été suivi d'un traité de paix.
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