Quand The Guardian croit dénicher des robots russes sur Internet...

Quand The Guardian croit dénicher des robots russes sur Internet...© Thomas White Source: Reuters
Le très sérieux quotidien The Guardian pensait avoir repéré des robots virtuels sur les réseaux sociaux, qui auraient diffusé de la propagande russe. A tort.
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Le quotidien The Guardian croyait avoir repéré deux robots automatisés, diffusant massivement de Russie de la propagande sur le net. Sauf que ces robots étaient en fait de «vrais» individus dont un Britannique et une journaliste vivant en Australie.

«Je suis une humaine en chair et en os» : telle a été la réaction de @Partisangirl sur Twitter, Maram Susli de son vrai nom, après que le gouvernement britannique l'a accusée d'être un «robot russe». Une fausse information qu'a relayé The Guardian, qui prend pour source le ministère britannique de la Défense.

La Défense britannique a repéré ceux qui remettent en cause les thèses officielles

D'après le quotidien britannique, qui a reçu ses informations du ministère de la Défense du Royaume-Uni, la Russie aurait ainsi utilisé des trolls et des bots (des robots) pour propager de la désinformation sur les réseaux sociaux. Du contenu qui mettait notamment à mal les versions officielles britanniques et qui aurait été massivement répandu après l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille le 4 mars à Salisbury. Un acte dont Londres impute la responsabilité à Moscou.

Des experts du ministère de la Défense, dont les propos ont été relayés par The Guardian, ont insisté sur le fait que cette «propagande», par des comptes opérés en Russie, «aurait augmenté de 4 000% après l'attaque [l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal]». Ils ont identifié une forte augmentation du flux de «fausses nouvelles» après l'empoisonnement de Salisbury, qui s'est poursuivi avant les frappes aériennes sur la Syrie par la coalition Etats-Unis, Royaume-Uni, France, le 14 avril.

The Guardian pensait avoir prouvé l'existence de deux robots...

D'ailleurs, le journal britannique pensait prouver la véracité de l'information du ministère de la Défense. Ainsi, un bota été repéré et se nomme sur les réseaux sociaux @Ian56789. Il aurait envoyé 100 messages par jour pendant une période de 12 jours à compter du 7 avril, atteignant 23 millions d'utilisateurs avant que le compte ne soit suspendu. Il contestait les allégations des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France en affirmant que la supposée attaque chimique de Douma était fausse, notamment par le biais du hashtag #falseflag. Dans le viseur du quotidien, une autre internaute qui aurait été un bot : le compte Twitter @Partisangirl. Ce dernier aurait atteint 61 millions d'utilisateurs avec 2 300 messages sur la même période de 12 jours, selon The Guardian.

... qui étaient en réalité de «vraies» personnes, non basées en Russie

Après avoir été accusé par le gouvernement britannique d'être un robot russe, l'utilisateur de Twitter @Partisangirl a répondu avec une photo d'elle-même, déclarant : «Je ne suis pas une machine !»

En réponse à l'accusation du Guardian d'être un robot, ce soi-disant bot révèle dans des messages écrits et des vidéos, qu'elle est une journaliste syrienne, dénommée Maram Susli. Dans plusieurs tweets, elle assure également habiter en Australie.

Après lecture de ses nombreux messages sur les réseaux sociaux, elle semblerait effectivement être une cible idéale pour le Royaume-Uni. Elle conteste, entre autres, les versions officielles du gouvernement concernant l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et la prétendue attaque chimique à Douma, le 7 avril, par Bachar el-Assad.

Quant à @Ian56789, il est tout aussi critique dans ses différents messages sur internet, sur les versions officielles des deux événements. Interrogé par Sky News, il a tenu à attester qu'il n'était pas virtuel mais bien humain. Les reporters de la chaîne lui ont demandé s'il était un robot russe. «C'est un mensonge total et une fabrication totale du gouvernement britannique», a-t-il répondu en par le biais d'un échange filmé à l'aide d'une webcam, s'affichant publiquement.

Ian a également dénoncé l'attitude manipulatrice du Guardian : «Ils ciblent ou attaqueront quiconque dénoncera les mensonges du gouvernement britannique sur ce qui s'est passé récemment.» «Ils m'ont attaqué, moi spécifiquement, parce que mon compte Twitter a récemment pris de l'ampleur», a-t-il fait savoir en attestant qu'il était un citoyen britannique qui n'avait aucun contact avec le Kremlin ou le gouvernement russe.

Au soir du 21 avril, The Guardian, n'a pas corrigé son article. 

Lire aussi : «Attaque chimique» à Douma : un père et son enfant battent en brèche la version occidentale (VIDEOS)

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