Syrie : Philippe promet une «réaction» française qui «dira des choses de ce que nous sommes»
© Gonzalo Fuentes Source: ReutersLe Premier ministre Edouard Philippe s'est exprimé devant l'Assemblée nationale sur la question syrienne. Concernant le supposé usage d'arme chimique à Douma, qu'il a attribué à Damas, Edouard Philippe a promis une réaction française.
«Je veux dire que les alliés du régime [syrien de Bachar Al-Assad] ont une responsabilité particulière dans ce massacre», a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe le 10 avril devant l'Assemblée nationale, évoquant la supposée attaque chimique à Douma, dans la Ghouta orientale.
Edouard Philippe a également accusé Damas de «violation de la trêve» prévue par le Conseil de sécurité de l'ONU. Promettant une «réaction» française, il a déclaré: «Ce recours à ces armes [chimiques] n'est pas neutre, il dit des choses sur le régime et notre réaction à l'usage de ces armes dira des choses de ce que nous sommes.»
Armes chimiques en Syrie: "Il n'y a pas de diplomatie crédible si de telles atrocités ne donnent pas lieu à une réponses forte de la communauté internationale", dit Philippe pic.twitter.com/IpHK9HnBe7
— BFMTV (@BFMTV) 10 avril 2018
Washington menace, Moscou et Damas veulent une enquête
Washington multiplie ces dernières heures les menaces contre le gouvernement de Bachar el-Assad et ses alliés, après avoir accusé Damas d'avoir mené une attaque chimique à Douma, ultime poche tenue par les rebelles islamistes dans la région de la Ghouta. Damas, qui est en passe de reprendre celle-ci, dément fermement. La Russie, elle, estime que ces accusations sont infondées et a fait savoir, après analyse, que ses médecins sur place n'avaient pas décelé de traces d'usage d'armes chimiques à Douma.
«La Syrie souhaite coopérer avec l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) pour rétablir la vérité suite aux accusations que certaines parties occidentales propagent pour justifier leurs velléités agressives», a pour sa part déclaré une source officielle du ministère des Affaires étrangères syrien, citée par l'agence de presse officielle syrienne Sana.
Moscou a annoncé ce 10 avril son intention de déposer à l'ONU une résolution demandant une enquête impartiale sur l'attaque chimique présumée. «Nous déposerons aujourd'hui un projet de résolution qui exigera une enquête», a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, ajoutant : «Nous sommes intéressés à ce que [participent à cette enquête] les experts indépendants de l'OIAC [l'Organisation internationale sur les armes chimiques].»