Attaque chimique présumée en Syrie : la France assumera «toutes ses responsabilités»
Peu après la formulation de menaces à l'encontre de Bachar el-Assad par Donald Trump, qui l'accuse d'avoir mené une attaque chimique, Paris s'est dit prêt à assumer «toutes ses responsabilités au titre de la lutte contre la prolifération chimique».
Après Washington, est-ce au tour de Paris de menacer le gouvernement syrien d'actions militaires ? Le 8 avril en fin d'après-midi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a fait savoir que Paris assumerait «toutes ses responsabilités au titre de la lutte contre la prolifération chimique», concernant les accusations d'attaque chimique portées par Washington contre Damas. La France a plusieurs fois signifié qu'elle frapperait militairement les forces syriennes en cas d'usage avéré d'armes chimiques.
En outre, sous l'impulsion de la France, neuf pays ont demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, ce 9 avril à 19h, concernant l'attaque chimique présumée du 7 avril à Douma, selon des sources diplomatiques citées par l'AFP.
Pour le ministère russe des Affaires étrangères, "une intervention militaire pour des prétextes inventés et fabriqués en #Syrie est absolument inacceptable"
— RT France (@RTenfrancais) 8 avril 2018
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Les Etats-Unis ont dénoncé ce 8 avril une possible attaque chimique de l'armée syrienne dans la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, ultime poche rebelle aux portes de Damas. Washington s'est appuyé, dans ses accusations, sur l'organisation controversée des Casques blancs, qui a dénoncé un recours au «gaz de chlore toxique», ce qui a été immédiatement démenti par les médias publics syriens. Le tout aussi controversé Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également fait état de dizaines de cas de suffocation, dont certains mortels, sans toutefois se prononcer sur l'emploi ou non d'armes chimiques.
Partant, le président américain Donald Trump a menacé de prendre des mesures contre les autorités syriennes. «Il faudra payer le prix fort», a-t-il déclaré sur Twitter à l'adresse du président syrien, Bachar el-Assad, qu'il a insulté d'«animal».
Many dead, including women and children, in mindless CHEMICAL attack in Syria. Area of atrocity is in lockdown and encircled by Syrian Army, making it completely inaccessible to outside world. President Putin, Russia and Iran are responsible for backing Animal Assad. Big price...
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 8 avril 2018
La Russie, néanmoins, a affirmé ce 8 avril que les autorités syriennes n'avaient pas employé d'armes chimiques dans le cadre de son opération militaire contre les rebelles islamistes à Douma. «Une intervention militaire pour des prétextes inventés et fabriqués en Syrie, où se trouvent des soldats russes à la demande du gouvernement légitime syrien, est absolument inacceptable», a-t-elle en outre prévenu.
Damas, enfin, a regretté «une rengaine ennuyeuse» de la part des pays «qui soutiennent le terrorisme en Syrie», au sujet des accusations portées à son encontre.
Des accusations récurrentes des Occidentaux contre Damas
Depuis le début de l'année 2018, les Occidentaux accusent Damas d'avoir à plusieurs reprises bombardé avec des barils de chlore les populations d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, et de la région de la Ghouta, à l'est de Damas, notamment. Les allégations, réfutées par Damas, reposent néanmoins sur des informations fournies par les organismes à l'objectivité contestable que sont l'OSDH et les Casques blancs.
Accusations d'attaques au #chlore en #Syrie : Florence #Parly concède n'avoir ni #preuve ni certitude
— RT France (@RTenfrancais) 9 février 2018
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La ministre française des Armées Florence Parly, avait d'ailleurs reconnu en février dernier qu'elle ne disposait pas de preuves formelles concernant l'utilisation de chlore par l'armée syrienne, mais seulement d'«indications possibles».