Le prince héritier saoudien envisage une guerre d'ici 10-15 ans avec l'Iran
Mohammed ben Salmane, le prince héritier du royaume saoudien, a averti qu'une guerre avec l'Iran était inévitable dans les 10-15 prochaines années à venir si la communauté internationale n'appliquait pas de nouvelles sanctions contre Téhéran.
Actuellement en visite aux Etats-Unis, Mohammed ben Salmane (surnommé MBS), le prince héritier et de facto dirigeant de l'Arabie saoudite, célèbre les 75 ans de l'alliance entre son royaume et Washington.
A cette occasion, il a, dans une interview au Wall Street Journal, appelé son partenaire privilégié – et plus largement la communauté internationale – à «exercer plus de pression» sur l'Iran. Et le dirigeant saoudien d'avertir que si aucunes nouvelles sanctions ne venaient à être émises contre Téhéran, un conflit serait selon lui inévitable à moyen terme. «Si nous ne réussissons pas dans ce que nous essayons de faire [imposer des sanctions à l'Iran], nous aurons probablement une guerre avec l'Iran d'ici 10-15 ans», a ainsi confié MBS dans cette interview.
La tournée à l'étranger de MBS s'inscrit dans un contexte de tensions toujours plus importantes entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite, deux puissances qui cherchent à asseoir leur hégémonie dans la région. La question syrienne est une sérieuse pierre d'achoppement dans leur opposition, notamment quant à l'avenir du président Bachar el-Assad, que Riyad veut voir partir mais qui a le soutien de Téhéran.
Au-delà d'un conflit par Etat interposé, le nouvel homme fort de Riyad avait également affirmé il y a quelques jours à la chaîne américaine CBS qu'il n'hésiterait pas à entrer dans une course aux armes nucléaires si Téhéran venait à développer sa propre bombe atomique. Au cours de cette interview MBS avait en outre comparé le Guide suprême à Hitler, avant d'accuser l'Iran d'héberger les dirigeants du groupe terroriste Al-Qaïda.
Des propos auxquels Téhéran avait vivement réagi, qualifiant le dirigeant saoudien de «simple d’esprit», et dénonçant ses «gros mensonges».