La Turquie rejette toute médiation française pour un dialogue avec une force arabo-kurde en Syrie
Ankara a rejeté ce 30 mars toute médiation française avec une force arabo-kurde syrienne, dont des représentants ont été reçus à Paris. Elle a menacé la France de la «cibler de la même façon que les terroristes» si elle poursuivait dans cette voie.
«Nous rejetons tout effort visant à promouvoir un dialogue, des contacts ou une médiation entre la Turquie et ces groupes terroristes», a déclaré ce 30 mars le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin après que Paris a appelé à un dialogue entre la Turquie et les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par une milice kurde honnie par Ankara.
#Turquie, #Syrie, #Irak : Erdogan déclare vouloir poursuivre son offensive contre les combattants kurdes qu'il qualifie de «terroristes»https://t.co/V9qTz5cmrd
— RT France (@RTenfrancais) March 26, 2018
Le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag a fait savoir le même jour que «ceux qui coopèrent avec les organisations terroristes contre la Turquie pour l'attaquer, seront traités et ciblés de la même façon que les terroristes», espérant que «la France n'entamera pas une telle démarche irrationnelle». Pour lui, «le fait que la France assure le PYD/YPG [groupes kurdes considérés par Ankara comme terroristes] de son soutien, manifeste une coopération et une solidarité affichée avec les organisations terroristes qui s'en prennent à la Turquie».
Emmanuel Macron aurait promis d'envoyer des troupes à Manbij
«Au lieu de prendre des mesures susceptibles d'être interprétées comme conférant une légitimité à des organisations terroristes, les pays que nous considérons comme amis et alliés doivent prendre fermement position contre le terrorisme dans toutes ses formes. Les noms divers et variés ne sauraient cacher la vraie identité d'une organisation terroriste», avait auparavant ajouté le porte-parole de la présidence, sans nommer aucun pays.
Emmanuel Macron s'est proposé de servir de médiateur entre la Turquie et les milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple) le 29 mars. Selon des responsables kurdes, le chef d'Etat a alors promis d'envoyer des troupes à Manbij pour lutter contre Daesh et dissuader Ankara de saisir la ville.
Cette déclaration a été faite alors que le président français avait reçu à l'Elysée le même jour une délégation des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde dirigée par les milices kurdes YPG, et les a assurées du «soutien de la France», selon un communiqué de l'Elysée.
La Turquie envisage de lancer une offensive militaire pour ravir aux YPG le contrôle de la ville stratégique de Manbij, située dans la haute vallée de l'Euphrate, dans le nord de la Syrie, selon une déclaration du président turc le 25 mars. Une semaine plus tôt, Ankara avait pris le contrôle du centre-ville d'Afrin, bastion kurde dans le nord-ouest de la Syrie, dans le cadre de l'opération baptisée «Rameau d'olivier», débutée le 20 janvier.