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Affaire Skripal : la France et d'autres pays annoncent l'expulsion de diplomates russes

21 pays occidentaux ont déclaré leur intention d'expulser plus de 100 diplomates russes en réaction à l'empoisonnement d'un ancien agent double russe sur le sol britannique dont Moscou dément être responsable. La Russie promet une réponse.

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Plusieurs pays parmi lesquels la France, les Etats-Unis et l'Allemagne, ont annoncé ce 26 mars leur décision d'expulser des diplomates russes, en réaction à l'empoisonnement de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal sur le sol britannique, le 4 mars. Le Royaume-Uni a imputé à Moscou, qui s'en défend, la responsabilité de cet empoisonnement.

Les pays européens ayant décidé d'expulser des diplomates russes ce 26 mars sont la France (4 diplomates), l'Allemagne (4), la Pologne (4), l'Italie (2), l'Espagne (2) la Lituanie (3), la Lettonie (1), l'Estonie (1), la République Tchèque (3), la Finlande (1), le Danemark (2), la Croatie (1), les Pays-Bas (2), la Suède (1), la Roumanie (1), l'Albanie (2), l'Ukraine (13), la Norvège (1) et la Hongrie (1). 

De plus, les Etats-Unis ont décidé d'expulser 60 diplomates russes, qualifiés d'«espions», à savoir 48 «agents de renseignement connus» du consulat de Russie de Seattle et 12 de plus de la mission russe de l'ONU.

Le Canada a également décidé d'expulser quatre diplomates russes.

Enfin, la Slovaquie a annoncé «étudier les mesures à venir», déclarant qu'il y avait «plus d'une option».

Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, a salué la «réponse extraordinaire» des «alliés» du Royaume-Uni. «La réponse extraordinaire de nos alliés constitue le plus grand mouvement d'expulsion d'agents russes de l'histoire, et permet de défendre notre sécurité partagée», a-t-il écrit sur Twitter.

Moscou dénonce une «provocation»

Ce même jour, Moscou a, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a déclaré qu'elle prendrait des mesures de rétorsions proportionnelles à l'encontre des pays ayant décidé d'expulser des diplomates russes. La Russie a qualifié ces expulsions d'«inamicales», de «provocation», expliquant que les Etats concernés suivaient «de façon aveugle» les «principes d'unité» de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN). En outre, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a fait savoir que Vladimir Poutine prendrait une «décision définitive» quant aux mesures de rétorsion.

Londres a désigné Moscou le 14 mars comme responsable de l'empoisonnement de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal le 4 mars à Salisbury. Le Royaume-Uni avait alors décidé d'expulser déjà 23 diplomates russes et annoncé le gel des relations bilatérales. La Russie, qui clame son innocence et accuse Londres de ne «pas vouloir entendre les réponses», avait ordonné en représailles l'expulsion de diplomates britanniques et la fin des activités du British Council sur son territoire. Le 23 mars, les 28 Etats de l'Union européenne, emboîtant le pas au Royaume-Uni, avaient à leur tour jugé «très probable» la culpabilité de la Russie dans cette affaire, bien que certains pays comme l'Italie ou la Grèce aient tenu à exprimer une position plus tempérée.

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