La Russie met en garde Washington : elle ripostera en cas de frappes sur Damas
Moscou a prévenu que des frappes sur des positions de ses soldats en Syrie occasionneraient une riposte. Le Kremlin soutient qu'une attaque sous faux drapeau est en préparation dans la Ghouta et pourrait servir de prétexte à Washington.
C'est un message en forme d'avertissement qu'a fait passer le ministère russe de la Défense ce 13 mars : le chef d'état-major Valery Guérassimov a soutenu dans une déclaration sans équivoque que Moscou était prêt à riposter si la vie de soldats russes était menacée par des frappes sur Damas.
Nikki #Haley a averti le 12 mars que si le Conseil de sécurité de l'#ONU n'agissait pas sur la #Syrie, les Etats-Unis étaient prêts à agir
— RT France (@RTenfrancais) 12 mars 2018
➡️ https://t.co/YnZD3HWLZnpic.twitter.com/q53pO74Szi
«Il y a beaucoup de conseillers russes, de représentants du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie et de militaires [russes] à Damas et dans les installations de défense syriennes», a-t-il ainsi rappelé, avant de marteler que les forces armées russes n'hésiteraient pas à répondre en cas d'attaque.
Moscou met en garde contre un projet d'attaque sous faux drapeau
Car le ministère de la Défense russe s'inquiète du scénario qui serait en train de se dessiner dans la Ghouta orientale, où Damas mène une opération contre les groupes djihadistes. Valery Guérassimov a en effet affirmé disposer d'informations selon lesquelles les djihadistes prépareraient une attaque chimique pour ensuite en attribuer la responsabilité au gouvernement syrien.
Le chef d'état-major a estimé : «Après la provocation, les Etats-Unis envisagent d'accuser les forces du gouvernement syrien d'avoir utilisé des armes chimiques.» Selon Valery Guérassimov, cela permettrait de «présenter à la communauté internationale la prétendue "preuve" de l'apparent meurtre de masse de civils aux mains du gouvernement syrien et avec le soutien, [de] la direction russe».
Valery Guérassimov a estimé qu'une telle opération des rebelles pourrait amener Washington à mener des frappes sur la capitale syrienne, contrôlée par le gouvernement.
Le 12 mars, la représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, avait averti les 14 autres membres du Conseil de sécurité que les Etats-Unis «restaient prêts à agir» unilatéralement sur le dossier syrien si la voie onusienne s'avérait insuffisante. Et la diplomate de rappeler à cette occasion que, lorsque l'ONU avait «échoué à agir» après l'attaque chimique de Khan Cheikhoun en avril dernier, Washington n'avait pas hésité à frapper la base militaire syrienne d'al-Chaayrate. Une riposte qui avait eu lieu deux jours plus tard, sans attendre qu'une enquête soit menée, et alors que Damas a toujours nié être à l'origine de cette attaque.
Un rapport de l'ONU avait ensuite, en novembre, accusé Damas d'être responsable de cette attaque. Moscou avait estimé que, en plus d'être de «qualité médiocre», ce rapport était truffé «de lacunes, d'incohérences et de contradictions».