La police israélienne pourra désormais détenir les corps de Palestiniens auteurs d'attentats
Le Parlement israélien a adopté le 7 mars une loi autorisant la police à conserver les corps de Palestiniens auteurs d’attentats, sans limite de temps, empêchant ainsi une restitution aux familles.
Dans un communiqué, la Knesset, parlement israélien, a fait savoir qu’un texte de loi permettant à l’armée israélienne de conserver le corps de Palestiniens auteurs ou présumés auteurs d’attentats avait été adopté dans la nuit du 7 au 8 mars (48 voix pour, 10 contre). Le texte précise que le commandant de police israélien sera en droit «de poser des conditions pour restituer le corps d'un terroriste». En effet, s'il juge que ses funérailles peuvent susciter de nouvelles violences, il pourra imposer des restrictions à l'organisation de celles-ci et le corps du défunt pourra «être retenu jusqu'à ce que la famille accepte les termes [de l'enterrement]».
Des #ministres de #Netanyahu veulent voir la loi israélienne être appliquée en #Cisjordaniehttps://t.co/W4YpQLl9bgpic.twitter.com/drrcx47DAm
— RT France (@RTenfrancais) 2 mai 2016
Les forces israéliennes ont déjà conservé les corps de Palestiniens pendant plusieurs mois, notamment lors de la vague de violence survenue en octobre 2015. Mais la nouvelle loi introduit la possibilité de conserver la dépouille indéfiniment. La mesure rencontre l’opposition des familles palestiniennes qui souhaitent inhumer leurs proches décédés le plus rapidement possible, conformément au rite islamique.
Alors que ses partisans assurent qu’elle évite la glorification des auteurs d’attentat, les opposants à cette loi avancent au contraire qu’elle favorisera l’émergence de tensions. Le ministre israélien de la Sécurité intérieure Gilad Erdan a tenté de se montrer rassurant lors du débat parlementaire, assurant que la conservation des corps était «nécessaire» mais que les autorités ne souhaitaient pas qu'elle se prolonge dans le temps, comme le rapporte The Times of Israel.
De son côté, Youssef Jabareen, député de la Liste arabe unie, une formation politique composée essentiellement d’Arabes israéliens, a en revanche condamné le texte de loi, en affirmant que cette mesure ne devrait pas avoir sa place dans «un pays civilisé».
En novembre 2017, le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait déclaré que les corps de Palestiniens tués dans l'explosion d'un tunnel à Gaza pourraient servir de monnaie d'échange contre les dépouilles de soldats israéliens qui seraient entre les mains du Hamas.