L'AfD accuse l'Eglise de se comporter comme sous le nazisme en soutenant les migrants
Une dirigeante de l'AfD s'est attaquée au clergé allemand, estimant que le soutien qu'il apporte à la politique migratoire d'Angela Merkel ne relève pas de ses attributions et rappelle les collusions passées entre l'Eglise et le nazisme.
L'une des chefs de file du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) a accusé les Eglises allemandes d'adopter le «même rôle peu glorieux qu'elles ont joué» sous le nazisme. L'AfD se dit en effet opprimée par les prises de position du clergé, qui sortirait de ses attribution sen faisant de la politique.
«Nous savons maintenant que les Eglises, peu importe qu'elles soient protestante ou catholique, sont totalement politisées», a déclaré Alice Weidel, vice-président du groupe parlementaire de l'AfD au Bundestag à l'hebdomadaire Focus, selon des extraits d'un entretien à paraître le 23 décembre, deux jours avant Noël.
Les représentants de ces religions ont ces derniers mois vivement critiqué l'AfD et son discours anti-migrants et anti-islam. Pour Alice Weidel, ils sont donc coupables de collusion avec le gouvernement allemand de la chancelière Angela Merkel, ennemie jurée du parti.
«La séparation de l'Eglise et de l'Etat n'est plus respectée» et «de larges pans des Eglises, à quelques exception près, jouent le même rôle peu glorieux qu'elles ont joué sous le IIIe Reich», estime cette haute responsable de la formation habituée aux propos polémiques sur le passé nazi de l'Allemagne et qui a fait une entrée tonitruante au parlement avec près de 13% des suffrages lors des législatives de septembre.
La séparation de l'Eglise et de l'Etat n'est plus respectée
«L'AfD est le seul parti chrétien qui reste» en Allemagne, a de son côté insisté Alice Weidel. Selon elle, l'Union chrétienne démocrate (CDU) d'Angela Merkel n'a rien de chrétien et «les valeurs chrétiennes n'y jouent plus aucun rôle». Une référence à l'ouverture du pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile en grande majorité musulmans.
Les Eglises protestante et catholique allemandes ont peu protesté en tant qu'institution contre le régime national-socialiste (1933-1945), l'opposition ou la résistance étant essentiellement le fait de pasteurs ou de prêtres isolés. Ces derniers mois, elles ont toutefois pris à plusieurs reprises position contre l'AfD et ses positions anti-migrants. L'évêque protestant de Berlin, Markus Dröge, a ainsi appelé les chrétiens à quitter l'AfD.