Procès aux Etats-Unis : des barmaids obtiennent le droit de servir le café en lingerie
Les barmaids de la ville d'Everett se battaient pour le port de la petite tenue au travail, qui leur avait été interdit. Y voyant une atteinte à leur liberté d'expression, le tribunal les a finalement autorisées à servir le café en petite culotte.
Les serveuses en lingerie, dites baristas, qui croisaient le fer avec la ville d’Everett dans l'Etat de Washington, ont gagné leur bataille judiciaire. Elles n'avaient plus le droit depuis l'été 2017 de servir le café en petite tenue. Le tribunal vient de décider le 4 décembre qu'elles pouvaient travailler dans les vêtements de leur choix, y compris en culotte.
Aux Etats-Unis, des chaînes de bars et de restaurants connaissent un grand succès en mettant leurs serveuses en petite tenue. Le phénomène, né à Seattle au début des années 2000, s’est répandu aujourd’hui dans tous les Etats-Unis et la chaîne spécialisée «Hooters» possède à elle seule 435 établissements sur le continent. Les serveuses, qui ne sont ni des escort-girls, ni des stripteaseuses, comptent parfois des dizaines de milliers de followers sur Instagram.
Mais quelques associations féministes protestent et certaines villes ne trouvent pas le service en string à leur goût, d'autant que ces «bikini bars» sont ouverts en journée et acceptent tout type de public. La ville d’Everett était en guerre avec les baristas en bikini depuis le mois d’août après la publication de deux ordonnances leur interdisant de servir des boissons chaudes légèrement vêtues.
Entrave à la liberté d'expression ?
Un groupe de baristas s'est alors mobilisé pour attaquer la ville devant la justice, estimant que les ordonnances violaient leurs droits constitutionnels.
Le 4 décembre, la juge Marsha Pechman s’est rangée à la revendication des baristas, établissant que les ordonnances échouaient «à établir de vraies règles de conduite» et induisaient «des risques d’application arbitraire de la loi».
Les ordonnances en question interdisaient l’exposition de «plus de la moitié de la poitrine féminine située sous le haut de l’aréole» et de celle des «parties génitales, de l’anus, de moitié basse de la raie des fesses, ou de toute portion de l’aréole ou du mamelon de la poitrine féminine».
Trouvant les références telles que «moitié basse de la raie des fesses» pas «raisonnablement compréhensibles», la juge Marsha Pechman a convenu que les ordonnances entravaient le droit à l’expression des baristas, garanti par le premier amendement des Etats-Unis.
La ville argumentait au sujet d’«une prolifération de crimes sexuels dans les bars à bikini» pour appuyer la promulgation de la loi. Elle a ajouté qu’elle avait des preuves de l'impact des bars à bikini dans ces délits, et que les tenues des serveuses sont «associées de près et de manière générale aux jeux d’adultes». L’avocat des baristas, Derek Newman, a confié au Seattle Timesque ses clientes «seraient ravies de l’opportunité de travailler avec la Ville pour leur faire part de toute préoccupation liée à la délinquance, en ciblant les criminels, plutôt qu’en condamnant ce que les femmes portent au travail et en public».