Des milliers de manifestants à Malte après le meurtre d'une journaliste anticorruption (IMAGES)

Des milliers de manifestants à Malte après le meurtre d'une journaliste anticorruption (IMAGES)© Zammit Lupi Source: Reuters
Les manifestants ont déployé un portrait géant du chef de la police, Lawrence Cutajar, qu'ils ont recouvert de tomates et de pièces de monnaie.
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A La Valette, les manifestants ont déferlé dans les rues pour réclamer la justice et des démissions après l'assassinat de Daphne Caruana Galizia, journaliste d'investigation qui avait révélé des scandales liés aux Panama papers à Malte.

Des milliers de Maltais sont descendus dans les rues le 22 octobre pour manifester leur désir d'unité après l'assassinat de la journaliste et blogueuse anticorruption Daphne Caruana Galizia, qui avait notamment travaillé sur l'affaire des Panama papers.

A la fin de la manifestation dans les rues de la capitale La Valette, la présidente de l'archipel Marie-Louise Coleiro Preca a reçu les organisateurs. Ceux-ci devaient lui remettre un texte présentant leurs inquiétudes et leurs demandes. Parmi leurs exigences figurent les démissions du procureur général et du responsable de la police, Lawrence Cutajar, dont un portrait géant a été déployé et recouvert de tomates, ainsi que de pièces de monnaie.

«Je demande à la présidente de faire usage de ses pouvoirs pour nous sortir de cette crise», a lancé l'un d'eux pendant un discours.

«Nous voulons la justice, nous vivons une crise institutionnelle, le pays a peur, Malte est sous la coupe de tyrans qui font ce qu'ils veulent», a-t-il dénoncé. 

«Daphne n'a pas été tuée parce qu'elle mentait. Elle n'a pas été tuée parce qu'elle offensait quelqu'un avec ses mots», a affirmé Manuel Delia, un blogueur. «Elle a été tuée parce qu'elle avait découvert le mal qui a affaibli ce pays où règne la cupidité et où la justice a laissé la place au désir d'argent à tout prix.»

Une manifestation sans étiquette politique, pour la justice

Tous issus de la société civile, les organisateurs du rassemblement avaient donné pour consigne de venir avec un drapeau maltais, sans aucun signe d'appartenance politique, et interdit aux élus de prendre la parole.

«Les journalistes ne seront pas réduits au silence», «Nous n'avons pas peur» ou encore «Il y a des escrocs partout», pouvait-on lire sur les pancartes brandies dans le cortège de la City Gate, l’entrée principale de la ville.

«Les autorités ont du sang sur les mains, on ne peut pas continuer à vivre dans un pays comme celui-là. Nous sommes furieux que cela soit arrivé à Daphne mais cela pourrait arriver à n'importe qui», a déclaré à l'AFP Francesca Aquilina, présente parmi les manifestants.

Un manifestant interrogé par l'AFP estime qu'il ne saurait y avoir de justice sans démissions. «Quelqu'un doit assumer la responsabilité de ce qui s'est passé», a-t-il affirmé.

Le 22 octobre, tous les journaux maltais, y compris ceux émanant des partis politiques, devaient publier la même une frappée du slogan : «Le stylo plus fort que la peur.»

Souvent qualifiée de «Wikileaks à elle seule», Daphne Caruana Galizia, 53 ans, avait révélé certains des pans les plus sombres de la politique maltaise.

Le gouvernement assure que tout sera fait pour retrouver auteurs et commanditaires de l'assassinat. Le 21 octobre, il a offert une récompense d'un million d'euros pour toute information.

En attendant, fleurs, bougies et messages s'amoncellent devant un autel improvisé en face du palais de justice de La Valette.

«Voir monter la protestation nous fait prendre conscience des combats qui ont été menés pour préserver la démocratie», explique Geraldine Spiteri, une avocate venue rendre hommage à la journaliste assassinée. «A Malte, les gens politisent tout», ajoute-t-elle, évoquant «une mentalité tribale profondément enracinée».

Le Premier ministre travailliste, Joseph Muscat, dont Daphne Caruana Galizia attaquait régulièrement l'entourage proche, a reconnu cette semaine qu'elle était sa «plus grande adversaire». Mais il a rappelé qu'elle s'était récemment attaquée aussi au nouveau leader de droite, Adrian Delia, l'accusant d'avoir un compte offshore à Jersey.

La rue a réagi dès le soir de l'assassinat

Le 16 octobre, la blogueuse Daphne Caruana Galizia, à l'origine d'accusations de corruption qui avaient provoqué des élections anticipées en juin à Malte, a été assassinée, déclenchant une vague d'indignation dans le pays. Une puissante explosion a détruit la voiture dans laquelle elle circulait près de son domicile à Bidnija, dans le nord de l'île, propulsant la carcasse calcinée du véhicule dans un champ voisin. Dans la soirée du meurtre, des milliers de personnes se sont spontanément rassemblées à Sliema, près de la capitale, La Valette, lors d'une veillée, bougies à la main, pour rendre hommage à la journaliste tuée dans l'explosion de sa voiture.

Lire aussi : Malte : le fils de la journaliste assassinée accuse la «mafia d'Etat», Julian Assange s'engage

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