Des frappes de la coalition sur une école et un marché ont tué 84 civils près de Raqqa, selon HRW

Des frappes de la coalition sur une école et un marché ont tué 84 civils près de Raqqa, selon HRW© Delil Souleiman
La ville de Tabqa en ruines, illustration.
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En mars 2017, la coalition contre l’EI menée par les Etats-Unis a tué au moins 84 civils dans deux attaques près de Raqqa, a affirmé l'ONG Human Rights Watch (HRW), ajoutant qu’«aucune précaution» n’avait été prise pour épargner les civils.

Le rapport de 42 pages publié le 25 septembre 2017 par l'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), évoquant deux frappes de la coalition menée par Washington dans le gouvernorat syrien de Raqqa au mois de mars, est accablant. «Dans les deux attaques les plus meurtrières, la coalition menée par les Etats-Unis a frappé une école et un marché, tuant au moins 84 civils», dont 30 enfants, dénonce le rapport. HRW ajoute que la coalition n’a pas pris les précautions adéquates pour diminuer les pertes civiles.

«Même si des combattants de l’Etat islamique [EI] étaient présents sur ces sites, le nombre élevé de morts suscite des inquiétudes sur le fait que les forces militaires de la coalition menée par les Etats-Unis ont négligé de prendre les précautions nécessaires pour éviter et diminuer les pertes civiles, ce qui est une exigence du droit international», accuse le rapport.

L’ONG explique que les conclusions de son rapport, intitulé «Toutes les précautions possibles ? Victimes civiles au cours de frappes de la coalition anti-EI», sont basées sur une enquête de terrain.

«La coalition devrait mener promptement des enquêtes impartiales, approfondies sur les frappes et faire tout son possible pour ne pas reproduire de telles attaques, et donner des compensations ou des indemnités aux personnes ayant subi des deuils à cause de ses opérations», estime HRW.

Le renseignement américain mis en accusation

«La nouvelle administration Trump a cette incroyable attitude malveillante envers les droits humains et les lois internationales», a confié à RT Martin Jay, journaliste basé à Beyrouth.

«Vous devez vous poser la question, comme le rapport [du HRW] le fait, de la qualité du renseignement [américain], qui est au mieux sommaire, et complètement défaillant dans les cas les plus graves» poursuit le journaliste. «Une école qui était utilisée comme cache d’armes – ce qui est très difficile à prouver ou infirmer – a finalement servi de camp de fortune. La distribution de nourriture qui s’y déroulait était visible en avion par n’importe quel pilote menant la campagne. C’est un fait très choquant venant de l’administration Trump», conclut-il.

Lors des deux attaques les plus sanglantes, un avion de la coalition a frappé le 20 mars une école qui abritait des déplacés à Mansourah et une boulangerie à Tabqa le 22, selon HRW. L’ONG confirme que des combattants de l’Etat islamique étaient présents sur les deux sites, ainsi qu’un grand nombre de civils.

Les justifications peu convaincantes de la coalition

Quelles ont été les réponses de la coalition américaine Combined Joint Task Force (CJTF) aux questions soulevées par HRW ? Il a reconnu que les forces de la coalition avaient mené les attaques de Mansourah, disant qu’elles avaient ciblé ce qu’ils pensaient être un quartier général du renseignement de l’Etat islamique et une cache d’armes.

Des survivants et des membres des familles des victimes ont confié à HRW qu’il y avait des dizaines, voire des centaines de civils dans chaque site au moment des frappes. Ils ont averti que l’école de Mansourah hébergeait un grand nombre de civils, dont la plupart n’avaient aucune connexion avec l’Etat islamique.

«Ces attaques ont tué des dizaines de civils, dont des enfants, qui s’étaient réfugiés dans une école ou faisaient la queue pour acheter du pain dans une boulangerie», a affirmé Ole Solvang, directeur adjoint de la division Urgences de HRW. «Si les forces de la coalition ne savaient pas qu’il y avait des civils sur le site, elles devraient considérer d’un autre œil le service de renseignements qu'elles utilisent pour vérifier leurs cibles car il était clairement dans l’erreur totale», a-t-il ajouté.

«Ces attaques ne sont pas isolées», a noté HRW, ajoutant que le 16 mars 2017, un avion avait bombardé une mosquée près de Al-Jinah, à l’ouest d’Alep, tuant des dizaines de personnes que des témoins ont identifiés comme étant des civils.

A l’époque, les autorités qui avaient validé l’attaque ignoraient que la cible était une mosquée, selon une enquête militaire. Elles niaient la présence d’un grand nombre de civils tout en reconnaissant qu’un civil avait probablement été tué.

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