L'ex-ambassadeur russe aux USA fustige «le sentiment d'exceptionnalisme absolu des Américains»
Pour Sergueï Kislyak, les relations russo-américaines resteront difficiles tant que les Etats-Unis s'arrogeront le droit de définir ce qui est bon et ce qui ne l'est pas. Il dénonce en outre la hargne dont sont victimes RT et Sputnik.
Sergueï Kislyak a terminé en juillet dernier sa mission en tant qu'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis et n'est donc plus contraint de s'astreindre à le retenue qu'impose la fonction. Une liberté de parole dont le diplomate a décidé de faire bon usage pour commenter les nouvelles sanctions contre Moscou votées par les deux chambres du Congrès américain et promulguées par Donald Trump le 2 août.
Interrogé par la chaîne de télévision Rossiya 24, il a refusé d'interpréter cet épisode comme un retour à la guerre froide et a offert sa propre lecture de la situation : «Le problème dans nos relations [avec les Etats-Unis] est le sentiment d'exceptionnalisme absolu des Américains et leur prétendu droit de dire à tout le monde ce qui est bon et ce qui est mauvais.»
L'ex-ambassadeur russe met les points sur les «i» à propos de ses entretiens avec un proche de #Trump
— RT France (@RTenfrancais) August 5, 2017
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Et Sergueï Kislyak de s'émouvoir, dans ce contexte, du sort réservé par les Américains – et plus largement les Occidentaux – aux médias à vocation internationale de son pays. «Les uns après les autres, des outils sont créés pour contrer RT et Sputnik», a noté le diplomate. «Ces deux médias sont presque vus comme une menace d'invasion hybride dans beaucoup de pays», a-t-il constaté, avant de conclure d'un laconique : «C'est surprenant.»
En France, RT est une cible privilégiée d'Emmanuel Macron, qui le considère comme un média de propagande. Un point de vue partagé par le Parlement européen qui a de son côté voté une résolution visant à «contrer la propagande russe» en novembre dernier. Aux Etats-Unis, une sénatrice l'a notamment accusé de «discréditer la démocratie américaine» en faisant de la «désinformation», et a estimé qu'ils étaient aussi dangereux que la «propagande nazie», tandis que le renseignement américain a accusé RT, dans un rapport moyennement convaincant, d'avoir contribué à la supposée ingérence russe dans l'élection américaine.