«Mort à Israël» : des Jordaniens en colère s’en prennent à l’Etat hébreu après le décès d'un jeune

- Avec AFP

«Mort à Israël» : des Jordaniens en colère s’en prennent à l’Etat hébreu après le décès d'un jeune© Capture du compte Twitter @MiddleEastEye
Des milliers de Jordaniens ont rendu Israël responsable de la mort du jeune homme
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Des milliers de Jordaniens ont crié «mort à Israël» le 25 juillet lors des funérailles d'un jeune homme, mort lors d'une altercation avec un garde de l'ambassade israélienne à Amman. Cela dans un contexte israélo-palestinien extrêmement tendu.

Mohammed Jawawdah, 17 ans, était venu installer le 23 juillet des meubles dans une chambre à coucher du complexe de l'ambassade israélienne d'Amman lorsqu'une dispute a éclaté avec un garde israélien. Le jeune homme a attaqué et blessé l'employé de l'ambassade, qui a riposté en lui tirant dessus.

Mohammed Jawawdah ainsi que le propriétaire de l'immeuble qui se trouvait à côté de lui ont été mortellement touchés par les tirs.

Le corps du jeune homme a été transporté d'Al-Wihdat, un camp de réfugies palestiniens à l'est d'Amman, au cimetière toute proche d'Umm al-Hiran, où ses obsèques ont été organisées.

C’est à ce moment que des milliers de Jordaniens ont scandé des slogans très hostiles à Israël.  «Mort à Israël !», «Avec notre âme et avec notre sang, nous nous sacrifions pour le martyr !» ou «Nous marcherons par millions pour libérer Jérusalem !», ont notamment été criés par les manifestants. Ces derniers brandissaient des drapeaux palestiniens et jordaniens ainsi que des portraits du «martyr de l'ambassade».

Cet événement prend place dans un contexte très tendu entre Palestiniens et Israéliens. Sami, l’oncle de Mohammed Jawawdah, a d’ailleurs assuré que la mort de son neveu avait ouvert la voie au retrait le 25 juillet par Israël des détecteurs de métaux à l'entrée de l'esplanade des Mosquées. C'est l'installation de ces derniers qui a été en partie la cause de violences meurtrières entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée, ces derniers jours.

Enquête en cours

Cette décision de retirer les détecteurs de métaux a été prise après une intense mobilisation diplomatique, la communauté internationale s'inquiétant du risque d'un débordement des tensions au-delà des territoires palestiniens.

A Amman, une source gouvernementale a confié le 25 juillet à l'AFP que la Jordanie s'était entendue avec Israël sur un règlement de la crise de l'esplanade des Mosquées avant d'autoriser le retour en Israël du garde accusé d'avoir tué deux Jordaniens. Pour rappel, la Jordanie est le pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem et les deux pays sont liés par un traité de paix signé en 1994.

Le garde de sécurité et d'autres diplomates israéliens ont quitté Amman le 24 juillet après que le garde a été entendu sur l'incident de l'ambassade, selon la source gouvernementale jordanienne.

Dans une conférence de presse, le chef de la diplomatie jordanienne Aymane Safadi a affirmé le 25 juillet qu'il n'y avait pas eu d'«arrangement» ni de «négociations» avec Israël sur la fusillade à l'ambassade. Selon lui, le gouvernement jordanien voulait interroger le garde de sécurité israélien avant de l'autoriser à quitter le pays.

Le Jordanie continuera l'enquête jusqu'à ce que «la vérité soit établie et la justice rendue», a dit Aymane Safadi, qui s'exprimait en présence du porte-parole du gouvernement et du ministre d'Etat chargé des Affaires juridiques.

Dans le même temps, les forces de sécurité jordaniennes ont renforcé leur présence autour de l'ambassade israélienne, dans l'ouest de la capitale jordanienne, après de appels à manifester contre Israël lancés par des militants sur les réseaux sociaux.

Certains militants voulaient que la manifestation ait lieu le 25 juillet, d'autres proposant sa tenue le 28 juillet, après la prière du vendredi.

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