Ukraine : Washington durcit les sanctions contre la Russie, Moscou déclare poursuivre son chemin
A l'occasion de la visite du président ukrainien Petro Porochenko à Washington, les Etats-Unis ont annoncé un renforcement des sanctions à l'encontre de Moscou. En cause, la toujours supposée présence russe dans l'est de l'Ukraine.
Washington se veut intraitable, mais ne semble pas avoir toutes les données en main. Les sanctions seront maintenues contre la Russie tant que cette dernière ne se sera pas «retirée» de l'est de l'Ukraine, a fait savoir le porte-parole de la Maison-Blanche, à l'occasion d'une rencontre entre Donald Trump et le président ukrainien Petro Porochenko ce 20 juin 2017.
La nouvelle a été accueillie pour le moins fraîchement par la Russie, laquelle a toujours fait valoir qu'elle n'était pas militairement présente dans la région du Donbass, où des citoyens ukraniens se sont rebellés contre le pouvoir de Kiev. La guerre civile a éclaté à la suite du renversement du président Viktor Ianoukovitch en 2014, ainsi qu'en raison de mesures discriminatoires décidées par le gouvernement fraîchement installé, dont l'interdiction de la langue russe, majoritaire dans l'est de l'Ukraine, dans l’administration. En outre, selon la position du Kremlin, la Crimée, autre pomme de discorde, a été rattachée à la Fédération de Russie à la suite d'un référendum conforme au droit international et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, alors que Kiev s'apprêtait à y mener des opérations militaires à l'encontre de la population.
L’#ONU pointe du doigt les négligences de #Kiev sur #Maidan et #Odessa, + de détails sur >>> https://t.co/9MskAE2Scypic.twitter.com/ToKFJmzRZc
— RT France (@RTenfrancais) 15 juillet 2016
«Obsession russophobe»
Réagissant au durcissement des sanctions, Moscou a fait savoir que sa politique étrangère demeurerait inchangée. «Nous sommes convaincus que nous avons raison... Nous continueront notre chemin avec résolution et constance», a ainsi déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Sergei Riabkov, cité par l'agence Reuters. Lors d'une réunion avec son homologue français Jean-Yves Le Drian à Moscou ce même 20 juin, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a qualifié les sanctions de regrettables et infondées. «Je ne peux rien dire si ce n'est mes regrets pour l'obsession russophobe de nos collègues [américains] qui dépasse toutes les limites», a déploré le ministre russe.
L'#Ukraine restreint l'utilisation de la langue russe à la télévision https://t.co/1XYI0vQ4oApic.twitter.com/8BLipDcfSW
— RT France (@RTenfrancais) 23 mai 2017
Les nouvelles sanctions annoncées par Washington, motivée par la supposée présence russe en Ukraine, visent 38 individus et entités, ainsi que deux responsables gouvernementaux russes et une douzaine d'individus et organisations opérant en Crimée.
Parmi les personnes placées sur la liste noire américaine, et qui voient donc bloqués leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis et interdite toute relation commerciale avec des citoyens américains, figurent une vingtaine d'Ukrainiens séparatistes. Ils ont des postes à responsabilité en Crimée, dans «la République populaire de Donetsk» et «la République populaire de Lougansk». Les nouvelles mesures ont pour objectif de «maintenir la pression sur la Russie pour trouver une solution diplomatique», a expliqué le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin.
#Kiev impose un blocus aux zones rebelles, #Moscou met en garde contre une «catastrophe humanitaire» https://t.co/tvVBLNtgTMpic.twitter.com/QMY5t1QY9n
— RT France (@RTenfrancais) 15 mars 2017
Depuis mai 2014, le gouvernement de Kiev mène ce qu'il appelle des «opérations antiterroristes» dans la région du Donbass, russophone, contre des rebelles qui ont fondé les deux républiques autonomes. Les affrontements entre ces derniers et l'armée ukrainienne, secondée par des milices se disant ouvertement néo-nazies, a fait plus de 10 000 morts, pour la plupart des civils, depuis le début du conflit.
Alexandre Keller