«Les USA ne sont pas en mesure de nous donner des leçons» : Cuba riposte aux déclarations de Trump
La Havane a fustigé la décision de Donald Trump de freiner le rapprochement avec Cuba entamé par Barack Obama, et a dénoncé le «deux poids deux mesures» de l'appel de Washington au respect des droits de l'homme sur l'île.
«Les Etats-Unis ne sont pas en mesure de nous donner des leçons. Nous avons de graves préoccupations à propos du respect et des garanties des droits de l’homme dans ce pays où il y a de nombreux cas de meurtres, de brutalités et d’abus de la part de la police, notamment contre la population afro-américaine», a déclaré le 16 juin le gouvernement cubain, dans un communiqué publié par le journal du parti communiste Granma, en réaction aux déclarations de Donald Trump du même jour.
Selon le texte, l’atteinte de Washington aux droits de l’homme s’étend au-delà de ses propres frontières. Par exemple, des dizaines de prisonniers ont été soumis à la torture et à la détention arbitraire dans la base navale de Guantanamo Bay «occupée illégalement» par les Etats-Unis (depuis la révolution castriste, La Havane conteste la légitimité de la présence de cette base américaine sur son sol). Les autorités cubaines ont également rappelé aux Américains «les conséquences désastreuses pour la paix, la sécurité et la stabilité» au Moyen-Orient de l'invasion de Irak, et leur ont reproché d'avoir infligé des pertes civiles massives à travers des bombardements et autres frappes de drones dans la région.
Rejetant les accusations formulées par Donald Trump de «crimes» attribués au «régime de Castro», le gouvernement cubain a pointé du doigt un «deux poids deux mesures» sur la question des droits de l’homme.
Enfin, au sujet de la volonté affirmée du président américain d'encourager «la liberté du peuple cubain», La Havane a souligné qu'il ne permettrait pas à des Etats étrangers de lui dicter quel modèle de société adopter. «Toutes les stratégies visant à changer le système politique, économique et social à Cuba, notamment via la pression et la contrainte, seront vouées à l’échec», conclut le communiqué.
Plus tôt dans la journée du 16 juin, Donald Trump avait annoncé rompre avec la politique de rapprochement entamée par l’administration Obama. Il avait également appelé La Havane à mener des réformes économiques et politiques, ainsi qu'à prendre des mesures afin d'assurer le respect des droits de l'homme dans le pays. Dans le détail, le président américain a notamment interdit aux entreprises américaines de commercer avec le Groupe d'administration d'entreprises (Gaesa), puissant conglomérat de l'armée contrôlant notamment une partie de l'industrie touristique cubaine.
Ces mesures vont à rebours de la politique d'ouverture à Cuba entamée par Barack Obama, qui avait rétabli les relations diplomatiques entre les deux pays, rompues il y a plus de 50 ans, et allégé l'embargo américain sur la nation caribéenne.
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