La Turquie procède à la déchéance de nationalité du prédicateur Gülen
- Avec AFP
Le gouvernement turc a annoncé avoir entamé des démarches afin de retirer la nationalité à 130 fugitifs, dont le prédicateur Fethullah Gülen accusé d'avoir ourdi le putsch manqué de juillet 2016, et ainsi qu'à des députés prokurdes.
130 ressortissants turcs sous le coup d'une convocation de la justice turque, mais se trouvant actuellement à l'étranger, se verront déchus de leur nationalité s'ils ne rentrent pas sous trois mois en Turquie, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans le Journal officiel le 5 juin. Parmi les 130 personnes concernées, dont les noms sont publiés au Journal officiel turc, figurent Fethullah Gülen et deux députés du principal parti prokurde de Turquie (HDP), Tugba Hezer Oztürk et Faysal Sariyildiz.
On peut en effet lire dans le Journal officiel que si ces individus «ne retournent pas en Turquie sous trois mois [...] il sera publiquement proclamé qu'elles ont perdu leur nationalité turque, aux termes des décrets-lois» publiés sous l'état d'urgence instauré après la tentative de putsch du 15 juillet 2016.
Malgré ses dénégations, Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme l'instigateur du coup de force, réside depuis la fin des années 1990 aux Etats-Unis. Depuis le coup d'Etat manqué, la Turquie demande instamment son extradition, mais ses requêtes sont jusqu'ici restées lettre morte, une situation qui empoisonne les relations entre Ankara et Washington.
Purge #Turquie: 187 hommes d’affaires soupçonnés de liens avec #Gülen privés de leurs biens https://t.co/bVOLg601Iwpic.twitter.com/lzi0VXIziA
— RT France (@RTenfrancais) 18 августа 2016 г.
Après ce putsch avorté, les autorités turques ont lancé des purges d'une ampleur inédite : quelque 50 000 personnes ont été arrêtées et plus de 100 000 limogées ou suspendues. Ces purges visent les partisans présumés du prédicateur Gülen, mais également des médias critiques du pouvoir et le HDP, dont les deux dirigeants ont été incarcérés.