OTAN : mouvement massif de troupes vers l'Europe du Sud-Est pour «rassurer les populations»
Dans le cadre d'un exercice, près de 4 000 soldats et 500 véhicules militaires ont été transportés depuis sept pays vers la Roumanie, la Grèce et la Bulgarie. Objectif de l'opération : prouver l'efficacité de l'alliance et «rassurer les populations».
L'OTAN est en train de procéder à des mouvements de troupes et de matériel massifs dans le sud-est de l'Europe en vue d'un exercice qui comptera parmi les plus importants de l'année 2017.
Près de 4 000 hommes et environ 500 véhicules militaires ont été transportés par voie aérienne depuis des bases situées en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne, en Pologne, en Norvège et en Albanie jusqu'à la ville de Cincu en Roumanie. Cet important mouvement a pour objectif la réalisation de l'opération Noble Jump 17, un exercice qui débutera le 8 juin prochain dans la région, mais également en Grèce et en Bulgarie, comme le rapporte le quotidien roumain Curierul National.
«L'exercice a pour but de démontrer la capacité et la promptitude de l'OTAN à se mobiliser et revêt un caractère essentiel pour nos objectifs défensifs et dissuasifs», a commenté au Sofia Globe le major-général Ian Cave, qui dirige l'opération. Ce dernier insiste également sur la fonction «rassurante» de cette opération pour les membres de l'organisation, et plus précisément pour «leurs populations».
L'OTAN multiplie les exercices et les manœuvres militaires en Europe depuis le déclenchement de la crise criméenne. Des unités ont ainsi été déployées en Estonie, en Lettonie, ou encore en Lituanie, avec pour objectif affiché de «dissuader des actions offensives russes». Le 13 avril, l'OTAN a déployé des troupes multinationales en Pologne, dans le cadre du renforcement du flanc oriental de l'Alliance atlantique face à la supposée menace russe.
De son côté, le Kremlin a critiqué à nombreuses reprises ce renforcement de la présence de l’OTAN dans l'est de l'Europe, le qualifiant de menace pour sa sécurité nationale. «Les bases de l’OTAN progressent vers nos frontières occidentales, les infrastructures progressent, les incidents s’accumulent, et que devons-nous faire, rester inactifs ?», s'est interrogé Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse le 1er juin. En février dernier, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexeï Mechkov avait estimé que les mesures de l'Alliance augmentaient considérablement le risque d’incidents entre celle-ci et les forces russes.