L'Allemagne et la France s'opposeraient à la tenue du prochain sommet de l'OTAN en Turquie
Berlin et Paris ne souhaiteraient pas que le prochain sommet de l'OTAN ait lieu à Istanbul, comme prévu initialement. Dans un contexte de tensions croissantes entre l'UE et Ankara, leur volonté serait partagée par une majorité de pays européens.
Selon le quotidien allemand Die Welt, plusieurs pays européens membres de l'OTAN auraient décidé d'empêcher la tenue du prochain sommet de l'organisation en Turquie. L'Allemagne et la France seraient à l'origine de cette initiative, appuyés par le Danemark et les Pays-Bas.
«Nous ne voulons pas renforcer l'influence turque sur la scène internationale et par la même occasion [voulons] éviter de donner l'impression que l'OTAN soutient la politique intérieure du gouvernement turc», déclare un diplomate européen sous couvert d'anonymat au journal. Cette volonté serait également partagée par 18 des pays de l'UE membres de l'OTAN ainsi que par le Canada (sur 28 membres au total). La ville de Bruxelles, où se trouve le quartier général de l'OTAN, aurait été proposée comme lieu de substitution.
Lors de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'OTAN en juillet 2016 à Varsovie, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait invité ses 27 homologues à Istanbul pour la tenue d'un sommet prévu pour 2018. Si le lieu n'avait pas encore fait l'objet d'une confirmation officielle depuis, la presse et les diplomates tenaient pour acquis que la Turquie serait le prochain pays à accueillir le sommet.
Depuis plusieurs mois, les relations des pays européens avec la Turquie se sont considérablement tendues, notamment depuis le référendum constitutionnel organisé par Ankara en avril dernier. Le 24 mai dernier, le président Recep Tayyip Erdogan avait par ailleurs exhorté l'UE à prendre une décision au sujet de l'adhésion de la Turquie, affirmant que son pays ne saurait être traité comme un «mendiant» aux portes de l'Europe.