L’armée philippine libère 78 otages et tue 13 terroristes liés à Daesh
Les militaires philippins ont sauvé des dizaines d’otages des mains des terroristes de l’Etat islamique dans la ville de Marawi, secouée par des combats entre les djihadistes et l’armée. 13 islamistes ont été abattus lors de l’opération.
Cinq soldats et deux policiers philippins ont été tués dans des affrontements entre l'armée et les terroristes du groupe Maute (lié à Daesh) à Marawi, localité à majorité musulmane située dans le sud du pays, selon le colonel de l’armée philippine Edgard Arevalo. Les militaires ont abattu au moins 13 djihadistes et en ont blessé 26 autres.
Après l'invasion par les terroristes de l’hôpital Amai Pakpak et de l’hôtel de ville de Marawi, assortie d'une prise d'otages, les forces gouvernementales ont réussi à sauver 78 civils que les terroristes essayaient d’utiliser comme bouclier humain pour parer à l'avancée de l’armée, selon le lieutenant-général Carlito Galvez. Les militaires ont également mis à l'abri 42 professeurs qui s'étaient retrouvés piégés dans le collège de Dansalan, alors que la ville était en proie aux violences.
Les autorités n’ont donné aucun détail sur le bilan humain parmi les civils, mais ont précisé que 31 soldats avaient été blessés lors du dénouement de la prise d'otages.
Le président philippin Rodrigo Duterte a décrété le 23 mai la loi martiale dans toute la région de Mindanao et a dû écourter son voyage en Russie, alors que la situation à Marawi devenait explosive. Les combats ont éclaté après un raid des forces de sécurité contre le refuge supposé d'Isnilon Hapilon, considéré comme le chef de Daesh aux Philippines. Une partie des 200 000 habitants de Marawi, située à environ 800 kilomètres au sud de Manille, ont alors évacué la ville. Ceux qui sont restés ont été priés de quitter les quartiers où se déroulaient les combats, selon Jo-Ar Herrera, porte-parole des militaires déployés dans la zone.
Rodrigo Duterte a menacé d'étendre la loi martiale à tout le pays, promettant une grande «sévérité», si le terrorisme venait à se propager en dehors de Mindanao. Il a également promis de démissionner s’il ne parvenait pas à vaincre les djihadistes. «Si je ne suis pas en mesure de leur faire face, je démissionnerai. Si je suis incompétent et incapable de maintenir l’ordre dans le pays, permettez-moi de quitter mes fonctions et donner ma place à quelqu’un d’autre», a-t-il déclaré.