Avion présidentiel polonais : manifestations contre l'«instrumentalisation» du crash (VIDEO)
- Avec AFP
La Pologne commémore le septième anniversaire du crash de l’avion où le président Lech Kaczynski a péri. Alors que la théorie de l'explosion est relancée après avoir été réfutée, des Polonais protestent contre une enquête «politisée».
Ce 10 avril, des cérémonies étaient organisées un peu partout en Pologne pour commémorer les sept ans de la disparition du président polonais Lech Kaczynski dans le crash de son avion en Russie, juste avant son atterrissage à Smolensk. De nombreuses personnes sont également sorties dans les rues de Varsovie à cette occasion. Alors que la justice polonaise relance la théorie de l'explosion, elles dénoncent l'«instrumentalisation» de ce drame par le gouvernement et demandent à ce que la mort des 96 occupants de l'appareil ne soit pas «politisée».
Ces manifestations ont lieu alors que la commission d'enquête chargée de l'affaire a publié un communiqué ce 10 avril où elle précise «qu'elle considère la possibilité d'une explosion comme tout à fait probable», en dépit des conclusions de la commission précédente qui écartait cette même hypothèse.
Le chef de la nouvelle commission, Waclaw Berczynski, assume entièrement ce revirement et affirme que «l'avion a commencé à se désintégrer et à perdre des pièces en l'air».
Ces nouvelles conclusions sont vivement remises en cause par les experts ayant participé à l'enquête initiale. Cette dernière avait conclu à de mauvaises conditions météorologiques et à plusieurs erreurs de pilotage humaines. Maciej Lasek, chef de la première commission, a dénoncé à de nombreuses reprises le fait qu'aucun des enquêteurs nouvellement nommés «n'ait étudié auparavant un accident d'avion et n'ait de compétences pour le faire».
Les résultats contradictoires de cette enquête alimentent depuis plusieurs années un vif débat qui divise la classe politique polonaise. Certains dénoncent les nouvelles conclusions de la seconde commission, qui accuse des contrôleurs aériens russes d'être responsables du crash de l'avion.
Une hypothèse réfutée par Moscou. «Le comité interétatique [russe] de l'aviation a déjà clairement écarté cette hypothèse le 12 janvier 2011, après une investigation poussée», a d'ailleurs rappelé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Le 10 avril 2010, l'avion présidentiel, avec à bord le plus haut dignitaire de l’Etat polonais et des dizaines de hauts responsables, s’était écrasé en tentant d’atterrir sur l’aéroport de Smolensk dans des conditions météo extrêmement difficiles. La délégation polonaise devait assister à une cérémonie en hommage aux milliers d'officiers polonais tués par la police politique de Staline en 1940, dans la ville de Katyn, près de Smolensk.
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