Syrie : pour le Kremlin, les Etats-Unis ne tiennent pas compte des autres nations
Selon le porte-parole du Kremlin, les frappes américaines sur la base aérienne syrienne d’Al-Chaayrate ont démontré que Washington ne prenait pas en considération le point de vue des autres parties impliquées dans le conflit syrien.
«Les Américains nous ont montré qu’il ne voulaient pas coopérer en Syrie et prendre en considération les intérêts et les préoccupations des autres», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, devant la presse, le 10 avril. Il répondait alors à des questions sur la suspension de l'accord russo-américain sur la prévention des incidents aériens en Syrie, décidée par Moscou le 7 avril. «A présent, cet accord est privé de sens», a fait savoir le haut responsable russe, expliquant qu'il avait été violé par les Etats-Unis, lorsque ces derniers ont frappé la base militaire syrienne d'Al-Chaayrate, dans la nuit du 6 au 7 avril.
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— RT France (@RTenfrancais) 10 avril 2017
Cet accord avait été signé par la Russie et les Etats-Unis le 20 octobre 2015. Il devait permettre aux deux pays de s'informer mutuellement sur leurs opérations aériennes respectives au-dessus de la Syrie (y compris les vols de drones), afin d'éviter tout incident.
A l'origine de la rupture de cet accord : le lancement de 59 missiles Tomahawk sur la base d'Al-Chaayrate, depuis des destroyers de l'US Navy croisant en Méditerranée. Ces missiles ont touché l'infrastructure militaire, mais ont également fait neuf morts parmi les civils, selon le gouverneur de la province de Homs, où l’attaque s’est produite. Washington a expliqué avoir procédé à ces frappes en représailles à l'attaque chimique présumée du 4 avril dans la province d’Idleb, dont la Maison Blanche tient le gouvernement syrien pour responsable, sans fournir de preuves. La Russie a qualifié les bombardements américains d'«acte d’agression usant d'un prétexte artificiel contre un pays souverain et membre de l'ONU».
Moscou et Téhéran demandent une enquête objective après l'attaque américaine «inadmissible» en Syrie https://t.co/ErkCjuz3P6pic.twitter.com/PGxTHZZk7b
— RT France (@RTenfrancais) 9 avril 2017